Qu’est ce que le Monsterverse ? A l’instar du MCU (Marvel Cinematic Universe), qui est l’univers des super-héros Marvel, le Monsterverse est celui d’un certain nombre de monstres dont les droits sont détenus par la Warner. L’aventure a commencé en 2014 avec un n-ième reboot de Godzilla, qui a été suivi de Kong : Skull Island en 2017, de Godzilla 2 : Roi des Monstres en 2019, puis de Godzilla vs. Kong en 2021. Le principe est donc simple : à l’exception de King Kong qui est une créature 100 % made in USA, les autres monstres sont les fameux "kaijus" bien connus des nouvelles générations accros à tout ce qui vient du Japon, mais nés en réalité dans les années 50. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si on retrouve les studios Toho parmi les producteurs, eux qui sont à l’origine de cette créature mythique qu’est Godzilla.

Comme pour Marvel, DC et Star Wars, une série a été lancée afin d’enrichir ce Monsterverse et relier un peu plus et mieux les différents films entre eux. Dans ce but, Monarch revient donc sur la création et le rôle de cette organisation, ainsi que sur les origines des différents monstres qui composent cet univers.

Une telle série aurait facilement pu être pénible, avec une succession de monstres plus ou moins convenue et attendue, à l’image des films, dont le principal mérite a été d’amener face à Godzilla des antagonistes à sa taille, au sens propre comme au sens figuré.

Mais la question de l’origine de tous ces monstres et de leur soudaine apparition restait posée. D’autant qu’aujourd’hui, on dispose d’un peu de recul sur les mutations résultant des explosions nucléaires (amis écolos des années 60 et 70, on vous salue !)... on ne pouvait donc se satisfaire d’une explication aussi simpliste.

De ce point de vue, le scénario de la série constitue une très bonne surprise. Non seulement son articulation sur plusieurs époques, avec de nombreux flashbacks, suscite de véritables interrogations, mais elle fait sens sur la fin de la première saison, dans laquelle on comprend qu’il ne s’agissait pas seulement d’un effet de style. De plus, il permet de s’intéresser aux principaux personnages, qui sont pour la plupart assez différents des clichés du genre, en partant d’une situation assez originale, celle d’un père qui avait une vie secrète avec une deuxième famille cachée, ce qui est un thème rarement traité (et encore plus dans une série de SF).

Et puisqu’il est question de père et de fils, ne cachons pas notre joie de retrouver le mythique Kurt Russell en compagnie de son fils Wyatt, qui commence à se construire une carrière intéressante, après des apparitions dans The Walking Dead : The Oath, Black Mirror et surtout son rôle de Captain America / U.S. Agent dans Falcon et le Soldat de l’Hiver. Il serait toutefois injuste de réduire le casting de Monarch à ces deux "stars" car les autres acteurs, bien que moins connus (à l’exception de John Goodman), s’avèrent tout aussi crédibles et investis dans leurs rôles.

Il ne reste plus qu’à espérer qu’on n’en restera pas là, car la fin de la série semble annoncer une suite passionnante, tous les secrets des monstres n’ayant pas été révélés, loin de là !

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