Sleepy Hollow

Ichabod Crane est un jeune inspecteur de police de New York de la fin du XIXème siècle, persuadé que l’avenir est à la police scientifique et que ses supérieurs sont complètement dépassés ! Ces derniers, estimant qu’il mérite une leçon, l’envoient à Sleepy Hollow, un village au fin fond de la Nouvelle-Angleterre dans lequel trois corps ont été retrouvés décapités. D’après la légende, le coupable serait un redoutable cavalier, tué quelques années auparavant et revenant des enfers pour accomplir une mystérieuse vengeance ...
Trois après Mars Attacks, Tim Burton nous surprend à nouveau avec l’étonnant cocktail que constitue Sleepy Hollow.
Prenez une bonne dose de Johnny Depp, l’acteur fétiche du réalisateur (Edward Aux Mains d’Argent, Charlie et la Chocolaterie, Sweeney Todd, Alice au Pays des Merveilles), avec un peu de Christina Ricci, de Christopher Walken, de Martin Landau et de Christopher Lee ... et faites confiance à Johnny Depp pour composer un personnage aussi burlesquement maladroit que froidement déterminé, sorte de mélange entre le Jack Sparrow de Pirate des Caraïbes et un Sherlock Holmes débutant !
Mélangez deux ingrédients habituellement incompatibles, la comédie et l’horreur et mélangez les très délicatement pour parvenir à provoquer chez le spectateur alternativement le rire et la peur ...
Ajoutez une beauté des images à couper le souffle. Attention, il ne s’agit pas ici d’un délire visuel façon Charlie et la Chocolaterie ou Alice au Pays des Merveilles, mais plutôt de décors et d’une photographie d’une relative sobriété, dans des tons sombres et bleutés comme si le film avait été réalisé au cours d’une nuit de pleine lune, baignant les acteurs dans une ambiance étrange et angoissante.
Le résultat ? Un film hors normes, qui ne peut être comparé à aucun autre, si ce n’est, par moments, à ceux de Tim Burton, mais qui fonctionne parfaitement, aussi bien dans l’humour souvent très noir à la façon d’un Beetlejuice que dans l’horreur de ces décapitations à répétition (qui ne tombent cependant jamais dans le piège du gore grâce à une astuce scénaristique) annoncées par la légende de l’affiche en version originale : "heads will roll" (des têtes vont rouler) !
Comme dans Edward Aux Mains D’argent, Tim Burton fait la preuve avec Sleepy Hollow, s’il en était encore besoin, de la parfaite maîtrise de sa réalisation, de la subtilité de ses choix artistiques... et tout simplement de son amour d’un certain cinéma échappant à tout formatage. Une performance qu’il aura bien du mal, hélas, à renouveler par la suite ... Mais ça, c’est une autre histoire qui ne doit en rien gâcher notre plaisir de spectateur devant Sleepy Hollow !
Commentaires (fermé)