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Black Swan

Darren Aronofsky
lundi 21 février 2011
par dr frankNfurter
popularité : 9%

Convenu, le cinéma du réalisateur de Requiem for a Dream l’est-il devenu ? Si le terme parait volontairement fort, à dessein (1), ce cinéaste doué, à défaut d’être génial (on y reviendra), aura un temps fait naître nombres d’espoirs, raisonnés ou non après ses deux premiers longs métrages. Or, après s’être pris les pieds et les neurones dans un tapis mystico-miteux cul-cul la praline (stop n’en rajoutez plus), Aronofsky avait vu sa cote remontée en flèche après sa prévisible histoire de pugiliste à tête dure, apportant la preuve qu’il s’avère toujours payant de ressortir les vieilles recettes hollywoodiennes telles l’éternel conte du loser magnifique. Nouvelle étape, Black Swan saute le pas, et emmène son auteur et le spectateur vers un chemin plus scabreux, moins subtil. L’originalité devient ainsi une denrée rare, surtout lorsque le long métrage lorgne du côté du cinéma (ultra) référencé.

Bande annonce IMG/flv/BlackSwan.flv

Nina (Nathalie Portman) à la différence du lointain passée de sa colocatrice de mère (Barbara Hershey), ex-ballerine de seconde zone, danse au sein du prestigieux New York City Ballet. Une passion exigeante, dévorante, où la recherche de la perfection est une quête de chaque instant. A l’image de ses consoeurs, Nina n’a qu’une ambition, tenir le premier rôle, qui plus est lorsqu’elle apprend que le chorégraphe et maître d’oeuvre du ballet, Thomas Leroy (Vincent Cassel), décide de mettre en scène une nouvelle version du Lac des cygnes. Obsédée depuis le plus jeune âge par le ballet de Tchaïkovski, Nina voit d’un mauvais oeil l’arrivée d’une nouvelle recrue, Lily (Mila Kunis), et désormais principale adversaire depuis la mise à l’écart de la danseuse étoile vieillissante (Winona Ryder). Or Nina, l’innocente cygne blanc, va au contact de l’émancipée Lily s’ouvrir de plus en plus à la sensualité et au charme vénéneux qui lui manque tant pour incarner le cygne noir du ballet. Une émulation doublée d’une émancipation qui ne sera pas sans danger pour la santé mentale (et physique ?) de Nina...

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En posant autrement la question en début de chronique, on pourrait s’interroger sur la manière dont Black Swan est-il symptomatique d’un certain cinéma actuel. Lequel ? Celui qui cache sa stérilité scénaristique (et/ou formelle) en abusant de références à la pelle. En d’autres termes, à charge pour le réalisateur d’optimiser au mieux son temps et son savoir-faire supposé en servant à la plèbe des influences marquées et très appuyées, en évitant soigneusement, option 1 : une assimilation de ces mêmes influences en vue de créer quelque chose de nouveau, option 2 : un recul salvateur, des références pouvant être ainsi considérées avant tout comme des clins d’oeil ou hommages plus ou moins déguisés... or chez Black Swan , il n’en est rien, delà à dire qu’Aronofsky mise sur l’inculture (cinématographique) du public, il n’y a qu’un pas.

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Le cinéma référencé, appelons le ainsi, servi par Aronofsky offre peu paradoxalement, si ce n’est qu’un patchwork mal digéré, pique-assiette du 7ème Art anxiogène n’hésitant pas à prendre le meilleur d’un Roman Polanski ( Répulsion , Rosemary’s Baby ), d’un David Cronenberg ou d’un Brian De Palma ( Sisters , Carrie ). Reste une mise en scène au plus près des protagonistes féminins, en particulier son héroïne, une intimité qui n’est pas sans rappeler (par moment) le minimalisme de The Wrestler ... mais gâché par des moments trop faciles, ceux là même évoquant le cinéma de Cronenberg et ses mutations chéries en version grossière, pataude, voire caricaturale, annihilant systématiquement la schizophrénie et autres hallucinations du personnage principal. Un climat claustrophobe au final limité, restreint, bridé... ou comment se tirer une balle dans le pied en oubliant les bienfaits de la suggestion. Reste le quatuor d’actrices et en particulier la paire Portman/Hershey à presque nous faire oublier les errements de la mise en scène... et la "prestation" de Cassel.

Au final, ce nouveau film de Darren Aronofsky est certes loin d’atteindre les purges cinématographiques du maître Vincenzo Natali, mais on était en droit d’espérer un film à plusieurs niveaux de lecture, conciliant à la fois le grand public et une frange du public plus cinéphiles, las...


(1) Et pas seulement pour tenter en vain la réaction trollesque d’un fan atrabilaire... quoique.



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