Poltergeist
Les Freeling, une gentille petite famille sans histoires voient leurs vies peu à peu bouleversée par des phénomènes de plus en plus étranges et de plus en plus inquiétants... jusqu’au jour où Carol Anne, la petite dernière, disparaît dans des circonstances mystérieuses. Mais elle n’est peut être pas si loin que ça et communique parfois avec ses parents par l’intermédiaire de ... la télévision ! Dépassés par les événements, ses parents ont alors recours à une parapsychologue, qui leur révèle que leur maison est la proie d’un poltergeist, un "esprit frappeur", en fait un esprit qui n’a jamais pu trouver le repos. Et pour éviter que leur fille soit à jamais perdue, une seule solution : faire appel à une medium particulièrement puissante. Mais les Freeling ne sont pas au bout de leurs surprises ...
Si le film est de Tobe Hooper, la patte de Steven Spielberg est omniprésente. La bande son (même s’il n’en est évidemment pas le compositeur), certains éclairages et même certains plans pourraient aussi bien provenir de E.T. ou d’autres films de Spielberg de l’époque. Le choix des acteurs est également typique, avec un Craig Nelson remarquablement ordinaire... comme ont su l’être Richard Dreyfuss ou plus récemment Tom Hanks, deux acteurs "fétiches" de Spielberg. Mais d’un autre côté, il faut bien avouer que Spielberg seul ne serait sans doute jamais parvenu à rendre un film d’horreur (car c’est quand même de cela qu’il s’agit) aussi efficace et aussi effrayant.
Car même si les limites de l’horreur ont été nettement reculées depuis 30 ans, on sait bien que la peur n’est pas directement proportionnelle à la quantité de sang et de viscères montrés à l’écran. Ce serait trop simple. Et trop ennuyeux !
A cet égard, le début du film est particulièrement remarquable. Presque un exercice de style. Entre le clown dans la chambre du petit garçon pendant une nuit d’orage, la chute de l’arbre et la petite fille qui semble discuter avec un télévision - après la fin des programmes - on se demande vraiment où le scénariste (Spielberg lui-même) veut nous emmener. La fin du film est certes plus classique pour un amateur du genre et la raison de la colère de l’esprit frappeur finalement assez banale, mais il n’en reste pas moins que tout cela est parfaitement mené et amené, avec des alternances entre l’horreur, le fantastique et même (on retrouve notre Spielberg) le merveilleux, sans oublier quelques touches d’humour toujours bienvenues pour décompresser un peu avant de replonger dans l’angoisse !
Tobe Hooper, réalisateur en 1974 du fameux Massacre à la Tronçonneuse, avait là l’occasion de lancer une carrière... qui n’a finalement sans doute pas été à la hauteur de son talent. Malheureusement, on n’a pas toujours comme scénariste et comme producteur quelqu’un comme Steven Spielberg... qui produisait d’ailleurs pour la première fois, avec Poltergeist, un film dont il n’était pas le réalisateur.
Mais à eux deux, le réalisateur et le scénariste / producteur sont parvenus à nous offrir un film brillant, bourré de trouvailles (la voix de la petite fille dans le téléviseur) et d’effets spéciaux novateurs pour l’époque... et presque toujours aussi impressionnants aujourd’hui. A tel point qu’ont peut classer Poltergeist dans la même catégorie que L’Exorciste ou Shining : des films d’horreur / fantastique qui ont marqué leur époque et le grand public.
Ce film est également l’occasion de regretter que Spielberg ne se soit pas davantage consacré à l’écriture de scénarios, tant celui-ci s’avère habile, en faisant longtemps osciller le specteur entre rationalité et fantastique... mais même quand on s’appelle Spielberg, on ne peut pas tout faire et être partout !
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