Red Eagle
Thaïlande, 2013. La charmante Vasana Tienpradap est la leader de l’opposition à un projet de construction d’une centrale nucléaire soutenu par son ancien fiancé, devenu premier ministre. Pendant ce temps, le justicier masqué qui se fait appeler Red Eagle devient la cible des Matulee, une société secrète, après avoir éliminé un parlementaire pédophile. Les Matulee lancent alors Black Devil, leur plus terrible tueur, aux trousses de Red Eagle, qui est également poursuivi par l’inspecteur de police Chart Wuttrikai et son coéquipier Singh...
Voilà un super-héros qui n’est ni de chez DC, ni de chez Marvel, mais "made in Thailand" ! Créé dans les années 60 dans la lignée des héros au destin tragique façon Batman*, Red Eagle a déjà fait l’objet d’adaptations cinématographiques, évidemment passées inaperçues chez nous autres occidentaux ! EVidemment car le cinéma thaïlandais a longtemps eu une mauvaise réputation... ce que le film nous rappelle, avec pas mal d’humour, l’un des personnages affirmant que les acteurs thaïlandais sont mauvais et surjouent ! Ce n’est pas flagrant dans Red Eagle, cela dit et on oublie assez vite l’origine asiatique du film, l’Asie n’ayant pas le monopole de la médiocrité...
Mais même si les acteurs sont corrects, ils ne parviennent pas à nous faire oublier les lacunes du scénario, les clichés qu’il contient, les personnages pas vraiment indispensables à l’intrigue (le co-équipier Sikh du policier semble n’être là que pour satisfaire à un quelconque quota ?), une bande son vieillotte et sans intérêt ainsi et surtout que la pauvreté de la plupart des scènes d’action.
Il faut dire que le cinéma asiatique nous a habitués à mieux pour ce qui est des performances physiques de ses acteurs et des chorégraphies des combats d’arts martiaux... en allant même parfois trop loin dans la créativité, au détriment de la crédibilité et du réalisme !
Les combats de Red Eagle, en revanche, rappellent davantage ceux des films d’action des années 70-80... un peu comme son générique d’ailleurs, directement inspirés de ceux des James Bond de l’époque ! Heureusement, les scènes qui opposent le héros à son redoutable ennemi Black Devil se révèlent un plus intéressantes, sans toutefois être transcendantes. Mais son étiquette de super-héros reste assez énigmatique : qu’a-t-il de "super" ?
On appréciera certes le message politique du film, qui n’est pas tendre envers la classe dirigeante thaïlandaise, décrite comme corrompue au dernier degré ! Et les écolos seront ravis de voir que le film dénonce les méchants constructeurs de centrales nucléaires, peu de temps après la catastrophe de Fukushima (même si le film a été réalisé avant)... mais c’est peu, bien trop peu pour faire passer la pilule d’un film d’action bien trop ennuyeux pour retenir l’attention des amateurs de super-héros ! Et dire qu’il y aura une suite**...
* Red Eagle a aussi un point commun avec Superman qui parvenait à conserver son identité secrète ave une paire de lunettes et une mèche de cheveux : lui, il lui suffit d’un petit masque rouge... très seyant, au demeurant !
**La fin du film est des plus scandaleuses, puisqu’elle interrompt le film en plein milieu d’une scène d’action ! Cela dit, on ne se sent pas obligé de voir la suite pour autant ...
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