Equilibrium
Et si on supprimait chez l’être humain toute émotion, ne tiendrait-on pas le remède à la peur, la jalousie, l’ambition, la haine et donc ... le remède ultime à la guerre ? C’est la solution imaginée en 2070 dans une ville-état nommée Libria, après une 3ème guerre mondiale dévastatrice, et cela grâce à la prise obligatoire de doses quotidiennes de Prozium.
Si Equilibrium ressemble par moments à Matrix (notamment la dernière scène de combat, contre une petite armée de gardes), c’est par l’introduction dans le scénario d’un art martial particulier, reposant sur l’utilisation des armes à feu (après tout pourquoi pas ? On a bien développé des arts martiaux autour de l’utilisation de bouts de bois, ou de sabres).
Le héros, John Preston (Christian Bale, avant de devenir le Batman de la saga de Christopher Nolan), est un des maîtres de cet art martial, et un des officiers les plus haut-gradés dans la hiérarchie du Père, le dictateur de Libria. Il traque sans relache et sans émotion les rebelles, qui continuent à vouloir vivre avec leurs émotions, et refusent de prendre leur dose de prozium (ce qui est puni de mort). Jusqu’au jour où lui-même, accidentellement, ne prend pas sa dose... et bien entendu un concours de circonstances va l’inciter à poursuivre l’expérience, jusqu’à ce qu’il se retourne contre le dictateur et rejoigne la résistance.
Même si les scènes d’action affaiblissent un peu le propos et la portée "philosophique" du film, Equilibrium reste intéressant, bien réalisé et bien interprèté. On pense à l’univers de 1984 de George Orwell (avec des décors futuristes mais très staliniens) et aussi à Farenheit 451, les livres et autres oeuvres d’art étant systématiquement brûlées par les forces de l’ordre, ou encore à THX 1138, dans lequel des drogues étaient également utilisées pour maintenir l’ordre, comme dans le roman d’Ira Levin, Un Bonheur Insoutenable....
On peut également y voir une critique de notre propre société (le spectre stalinien ayant aujourd’hui fait long feu), où de plus en plus, pour rester "politiquement correct", il faut penser et agir comme la majorité... et se faire aider de psys en tous genres, voire se faire soigner à coups de médicaments, si l’on n’y parvient pas.
Bref, Equilibrium est un film qui peut faire réfléchir, qui nous montre un futur possible, et un futur à éviter ! Et ça, c’est bien un des rôles de la SF.
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