Mondwest (Westworld)
Bienvenue à Delos, formidable parc d’attractions peuplé de robots et dans laquel tout devient possible et où les clients peuvent vivres leurs fantasmes. Que ce soit dans un environnement reproduisant la Rome antique, le moyen-âge européen ou l’ouest américain de la fin du 19ème siècle, les touristes deviennent les héros de leurs vacances. Peter et John, deux amis fortunés, ont choisi de passer quelques jours au far west. A peine arrivés, Peter doit faire face à son premier duel. Mais à Délos, rien ne peut arriver aux touristes... à moins que quelque chose vienne dérégler la programmation des robots.
En 1973 déjà, bien avant Jurassic Park, Michael Crichton imaginait un extraordinaire parc d’attractions, dans lequel de riches touristes (1000 dollars par jour était une somme considérable à cette époque) pouvaient laisser libre cours à leurs fantasmes, qu’il s’agisse de tuer ou de vivre des aventures, amoureuses ou pas, avec des androïdes consentant(e)s, ou même de se livrer à la torture, comme le suggère une scène de la fin du film.
Tout cela n’étant pas très politiquement correct ni très moral pour l’amérique de cette époque là, le film ne pouvait pas bien finir. Et le refus des responsables du parc de le fermer, lorsqu’ils commencent à se rendre compte que leurs programmes ne tournent plus rond, est une assez jolie critique d’un système qui ne vise que le profit, au détriment de la qualité et de la sécurité des clients... Plutôt réaliste et bien vu !
Au delà de son scénario, le principal atout du film se nomme Yul Brinner. Encore plus rigide qu’à l’accoutumée dans son rôle de robot, habillé comme son personnage de Chris dans Les Sept Mercenaires (bel hommage à ce qui est peut être le plus grand western de l’histoire du cinéma), il interprète un tueur qu’on devine aussi implacable qu’un Terminator, pratiquement sans effets spéciaux, uniquement par attitude. Une performance Impressionnante !
Malheureusement, la réalisation n’est pas tout à fait à la hauteur du scénario et du talent du génial chauve. Michael Crichton, qui réalisera quelques années après l’excellent Runaway, L’Evadé du Futur, est encore un débutant en 1973 et cela se sent cruellement. Sa réalisation est en effet d’une platitude navrante, à l’image du jeu de la quasi-totalité du casting* (à l’exception donc de Yul Brinner), ce qui semble indiquer une direction d’acteurs défaillante. Ni James Brolin (Enfer Mécanique, Capricorn One, Amityville) ni Richard Benjamin ne sont réellement convaincants. On regrettera aussi un certain nombre de longueurs et un manque de nervosité dans la réalisation qui fait perdre aux scènes d’action une grande partie de leur efficacité, sans parler d’une bande son quelque peu agaçante. Cela dit, Mondwest reste meilleur que sa suite, Les Rescapés du Futur, sortie trois ans plus tard...
Hollywood produit beaucoup de remakes inutiles. Il y a pourtant des films qu’on aimerait voir remis au goût du jour et Mondwest fait partie de ceux là. Dans les mains d’un bon réalisateur et avec les moyens techniques d’aujourd’hui, un tel sujet pourrait donner un film aussi intelligent que spectaculaire !
A noter deux seconds rôles interprétés par Majel Barett (qui deviendra célèbre dans le rôle de l’infirmière Chapel dans Star Trek, avant d’épouser Gene Roddenberry, le créateur de la série !) et Alan Oppenheimer (alias le docteur Rudy Wells dans la série L’Homme Qui Valait Trois Milliards).
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