La Cinquième Vague
L’humanité a été attaquée par des extra-terrestres appelés "les autres". La première vague de l’invasion a mis hors service tous les appareils électroniques de la planète. La seconde a provoqué de gigantesques tsunamis dévastant les côtes. La troisième a éliminé à l’aide d’un redoutable virus plus de 90% de la population. Cassie Sullivan, une adolescente de 17 ans et son jeune frère Sam font partie des rares survivants. Mais lorsqu’ils sont recueillis par l’armée, ils se retrouvent accidentellement séparés. Alors que Cassie tente de le retrouver, Sam commence à suivre un entraînement militaire. En effet, la quatrième vague a commencé et les "autres" auraient pris possession de corps humains pour passer inaperçus...
Faire un film sur une invasion extra-terrestre sans jamais nous montrer les extra-terrestres en question, cela pouvait-être un parti-pris, voire un challenge, intéressant. Malheureusement, cela s’avère surtout frustrant et décevant.
Certes, c’est fidèle au roman... mais on a un peu trop l’impression que c’est surtout un bon prétexte pour limiter le budget ! Ne vous attendez donc pas à des effets spéciaux spectaculaires (mis à part le résumé des trois premières vagues en début de film, suffisamment réussi pour fournir des images alléchantes pour la bande-annonce), La Cinquième Vague est assez pauvre à ce niveau-là...
Si encore la scénario était à la hauteur... mais il faudrait avoir 12 ans pour ne pas deviner d’entrée de jeu ce que va être le "twist" final ! C’est bien pour cela qu’il n’y a pas de raison de ne pas vous révéler tout de suite de quoi il s’agit : oui, les véritables aliens infiltrés sont les deux officiers qui préparent les enfants à éliminer les rares humains survivants, faisant d’eux la cinquième (et dernière) vague ! C’est d’ailleurs assez curieux, la manière dont cette partie de l’intrigue a été traitée par le réalisateur. Pour que le stratagème des aliens soit moins prévisible, il aurait fallu rendre les personnages des deux officiers plus sympathiques... mais en faisant appel à Liev Schreiber (ex Dents de Sabre dans le premier Wolverine) pour interpréter le coloner Vosh, c’était perdu d’avance ! La ficelle était certes grosse, mais avec un peu plus de talent, c’était sans doute faisable. Malheureusement, le ré"alisateur n’a pas souhaité faire cet effort.
Heureusement, il y a un autre "twist" dans le film, et comme il est (un peu) moins prévisible, on évitera de le gâcher en le révélant. Mais vous verrez que là encore, il n’a rien de véritablement surprenant (on a déjà vu ça dans la série V - Les Visiteurs notamment). Et ce twist est aussi ce qui lance l’histoire romantique qui est censée captiver les adolescents et (surtout) les adolescentes dans les prochains épisodes, avec une histoire d’amour impossible à la Twilight.
Il n’est toutefois pas certain que le film rencontre le même engouement que Twilight, Hunger Games, ou même Divergente ou Le Labyrinthe. La faute à à une réalisation molle du genou, qui plombe la plus grande partie du film, après un début pourtant prometteur et en dépit d’une musique signée de l’excellent Henry Jacman (X-Men : Le Commencement).
C’est dommage, car le scénario était l’occasion de renouer avec la grande tradition de la SF paranoïaque des années 50 et 60, à l’époque de la guerre froide. A l’époque, les aliens qui prenaient forme humaine étaient une transposition de la peur des agents infiltrés soviétiques. Mais avec la menace terroriste, peut-être cette 5ème Vague annonce-t-elle le grand retour dans les années à venir de cette thématique, qui nous avait donné quelques chefs d’oeuvre de la SF tels que L’Invasion Des Profanateurs De Sépultures ou Les Envahisseurs De La Planète Rouge.
On se demande donc ce que l’excellente Chloe Grace Moretz (Kick Ass, Dark Shadows, Carrie La Vengeance) est venue faire dans cette galère et on peut douter de l’intérêt de donner une suite à ce film très en dessous des standards des grandes sagas pour jeunes adultes.