La Malédiction De Bethany (Bethany’s Sin)
Evan Reid a toujours eu des nuits agitées, avec parfois des rêves prémonitoires. Il a aussi traversé des périodes difficiles, notamment lorsqu’il était prisonnier de guerre au Vietnam, victime de tortures... Et bien des années plus tard, lorsqu’il emménage à Bethany’s Sin avec sa femme Kay et sa fille Laurie, les rêves prémonitoires reviennent et comme toujours, ils n’annnoncent rien de bon. Sa femme, qui n’a jamais cru à ses rêves, ne veut rien entendre. Pourtant, autour d’eux, les événements étranges se multiplient. Peu à peu, Evan se rend compte que les hommes que les hommes de Bethany’s Sin vivent dans la terreur...
On ne va pas s’interdire de "spoiler" l’intrigue de ce roman de 1980 alors même que l’édition française chez Pocket ne se gène pas pour le faire ! Alors, sachez- le, c’est d’amazones qu’il s’agit... et celles ci n’ont rien à voir avec leurs version
En 1980 comme aujourd’hui, il s’agissait d’un thème plutôt original. Car les romans fantastiques dans lesquels les femmes prennent le dessus sur les hommes au point de constituer une vrai menace pour la suprématie masculine sont extrêmement rares ! Dans le fantastique, les femmes ont souvent le rôle de victimes. Elles en sont rarement le sujet principal. On se souvient du roman d’Ira Levin, Les Femmes De Stepford, publié en 1972 et plusieurs fois adapté au cinéma depuis (Les Femmes de Stepford en 1975 puis Et L’Homme Créa La Femme en 2004). Mais elles étaient particulièrement soumises (et pour cause). Et à part ça...
Pour le reste, le roman de Robert McCammon n’a rien de novateur. On y retrouve l’éternel couple avec enfant qui emménage dans un nouvel environnement, l’habituel vétéran traumatisé par ce qu’il vécu au Vietnam... Mais Robert McCammon a du talent et il en avait déjà en 1980, suffisamment pour nous faire croire à cette histoire d’amazones aux antipodes de Wonder Woman et de l’idée parfois romantique qu’on peut se faire de ces guerrières qui avaient pour coutume, si on en croit la légende, de se couper un sein pour mieux tirer à l’arc ! Car les amazones de Bethany’s Sin n’ont rien de sympathique.
Et même lorsqu’on sait de quoi il s’agit, le roman fonctionne à la perfection. Car Robert McCammon prend son temps pour nous amener à faire face à l’horrible réalité, et car il nous rend attachant ce couple déjà au bord de la crise de nerfs avant même d’arriver à Bethany’s Sin, mais qui s’aime sincèrement et tente de prendre un nouveau départ.
Qui dit personnages attachants dit véritable suspense : on a envie qu’ils s’en sortent... mais malheureusement l’une ou l’un d’entre eux ne s’en sortira pas vivant. Evidemment, on ne vous dira pas de qui il s’agit ! Mais la fin du roman de Robert McCammon se démarque de toutes celles qui s’achèvent en "happy end". Rien que pour cela, on pourrait vous recommmander la lecture de La Malédiction de Bethany, mais le roman vaut aussi et surtout pour son scénario et son sujet, aussi original et fascinant que terrifiant.