Kite
Dans une ville où règnent des gangs qui s’enrichissent grâce au trafic d’enfants, la jeune Sawa et son père adoptif Aker tentent de rétablir l’ordre en utilisant la manière forte. Sawa est obsédée par l’idée de venger ses parents, tués lorsqu’elle même a été victime d’une tentative d’enlèvement. Désormais accro à l’amp, une drogue qui provoque des troubles de la mémoire, elle est devenue une redoutable tueuse, aux ordres de celui qui l’a recueillie, Aker, un policier aux méthodes douteuses. Ensemble, ils traquent l’Emir, qui serait le chef du gang ayant commandité l’assassinat des parents de Sawa. Mais le jeune inspecteur Oburi, commence à s’intérreser aux meurtres commis par Sawa...
A priori, on pourrait se dire que Samuel L. Jackson a décidé, comme beaucoup d’autres avant lui, de monnayer son nom désormais célèbre, pour donner à des films improbables un semblant de notoriété en faisant une apparition permettant aux producteurs de mettre son nom et sa photo sur l’affiche de leur film... Il n’est toutefois pas certain que ce soit le cas pour Kite.
D’un part, le film est tiré d’un anime hentai culte, Domination Nakite, ayant fait l’objet lors de sa sortie de très nombreuses interdictions et de censure. L’anime combinait en effet à la fois une extrême violence et des passages clairement pornographiques, impliquant une Sawa encore très, très jeune et son père adoptif, qui avait décidé de faire d’elle son esclave sexuelle.
D’autre part, la production semble avoir fait de son mieux, en dépit d’un budget limité, pour faire de Kite une adaptation réussie. Le réalisateur (inconnu) a fait ce qu’il pouvait avec les moyens du bord pour donner au film l’ambiance glauque et malsaine de l’anime, en trouvant des lieux de tournage, des éclairages, évoquant au mieux le monde corrompu dans lequel devaient évoluer ses personnages. Et le casting réunit non seulement la star Samuel L. Jackson, mais aussi deux jeunes acteurs confirmés, Callan McAuliffe ( Numéro Quatre) et India Eisley (Underworld : Nouvelle Ere).
Malheureusement, le réalisateur (et scénariste) a voulu retirer tout le contenu sexuel de l’anime. A la place, il a tenté d’introduire la drogue, utilisée par Aker pour manipuler Sawa, tout en l’utilisant pour construire un scénario qui essaie de réserver un twist final... que tous les spectateurs aurant évidemment vu venir dès le début du film ! Ce dernier perd donc beaucoup de la force de l’anime en voulant rester un spectacle grand public, alors que le réalisateur aurait sans doute pu aller un peu, voire beaucoup plus loin sans pour autant se faire classer X.
Mais il est vrai aussi que le contenu de l’anime, à la limite de la pédophilie (l’âge de Sawa n’était pas précisé, mais quand même...) était difficile à traiter. Et la violence du film reste assez fidèle à l’oeuvre de Yasuomi Umetsu, avec quelques scènes d’action plutôt efficaces et réalistes, à défaut d’être très spectaculaires... et surtout quelques meurtres plutôt inventifs !
Pour toutes ces raisons, on ne tirera pas à boulets rouge sur cette adaptation, certes sans doute très décevante pour les fans de l’animé, mais qui fera découvrir ce dernier à tous les autres, puisque les distributeurs du film ont eu la bonne idée de l’inclure dans les éditions Blu-ray et DVD de Kite.