Aniara : l’Odyssée Stellaire -- Votre note ?
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Aniara : l’Odyssée Stellaire

Pella Kagerman & Hugo Lija
mercredi 3 juin 2020
par Didier GIRAUD
popularité : 2%

Dans un futur relativement proche, l’humanité doit progressivement émigrer sur Mars, la terre étant dévastée par des catastrophes. A bord de l’Aniara, un énorme vaisseau spatial, MR est une jeune femme chargée de distraire les passagers à l’aide d’une IA capable de leur faire vivre virtuellement les expériences dont leur subconscient a envie. Mais un accident déroute le vaisseau, transformant l’agréable voyage de trois mois en une expédition à la durée indéterminée, de plusieurs années voire plus...

Suédois ! C’est le premier qualificatif qui vient à l’esprit en voyant ce film, si caractéristique de ce pays pas tout à fait comme les autres, et pas uniquement d’un point de vue cinématographique. Suédois, parce que le message écologique est fort (le pays était très en avance sur nous et beaucoup d’autres sur ce plan, et ce n’est pas pour rien que Greta Thundberg nous vient de Suède, pour le meilleur et pour le pire)... mais aussi parce qu’il véhicule une certaine idée de la liberté sexuelle dont on a perdu l’habitude en France et qui est probablement très nordique (un sexe masculin en érection qui traverse l’écran en gros plan, ce n’est pas si courant dans un film qui n’est pas classé X), avec en outre une héroïne qui est sans doute plus lesbienne que bi-sexuelle... et enfin suédois sur la forme, avec une certaine lenteur, un style parfois contemplatif, introspectif et psychologique qui pourrait rappeler, sinon Bergman, du moins l’idée parodique qu’on s’en fait !

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Mais au delà ce ces clichés, Aniara a de qui interpeler les fans de SF par les thèmes qu’il aborde. Cela commence certes avec une critique assez facile de nos sociétés consuméristes, mais on comprend rapidement, lorsque le vaisseau est dérouté de sa trajectoire sans savoir ni quand ni comment il pourra reprendre son voyage vers sa destination initiale, que les problèmes seront tout autres...

La question des vaisseaux générationnels (appelés parfois aussi "vaisseaux-monde) a plusieurs fois été abordée dans la littérature de SF classique (avec Les Orphelins du Ciel de Robert Heinlein, l’univers Captif de Harry Harrison ou encore Rogue Ship de A.E. Van Vogt), en partant du principe que même en atteignant des vitesses considérables, il faudrait des centaines ou des milliers d’années à un vaisseau spatial pour atteindre une autre planète habitable, que ce soit dans un but de survie de la race humaine ou de colonisation. Au cinéma, en revanche, le thème n’avait été qu’effleuré (par exemple dans le récent Passengers, avec un voyage de "seulement" 120 ans, mais qui servait surtout de prétexte à une histoire d’amour entre Jennifer Lawrence et Chris Pratt).

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Avec Aniara, en revanche, c’est bien le voyage qui est au cœur du scénario, même si on s’’intéresse à l’évolution d’un personnage en particulier... Car le film s’attarde avant tout sur l’évolution de cette communauté humaine, très consumériste au départ (le vaisseau évoque très clairement un bateau de croisière), puis qui part peu à peu en déliquescence au fur et à mesure que le voyage de 3 mois se transforme en voyage de 3 ans, puis de 30 ans, puis...

Réalité virtuelle, religion, sexe débridé, les passagers de l’Aniara vont tout tenter pour passer le temps et tenter de trouver un sens à leur voyage. Le film, avec son rythme très lent et son absence d’action (au sens où on l’entend dans les blockbusters hollywoodiens), peut sembler long alors qu’il ne dure que 106 minutes, ce qui est peu aujourd’hui. Mais il restitue ainsi de manière assez réaliste ce que pourrait un voyage de ce genre, pour des passagers ordinaires, partis pour un voyage qui ne devait durer que trois mois. Il décrit avec plein de petits détails la lente dégradation de leur état psychologique ainsi que celle du vaisseau lui-même, peu à peu laissé à l’abandon pour ne conserver que les systèmes les plus vitaux. On passe ainsi de décors futuristes aseptisés à d’autres peu à peu envahis par la crasse et les déchets, faute de main d’œuvre suffisamment motivée pour les entretenir...

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Disons le franchement : le film n’a rien enthousiasmant. Il a même un côté franchement déprimant. Mais il n’est pas mauvais pour autant. Réflexion écologique, réflexion sur notre société de consommation, réflexion sur l’avenir de l’homme dans l’espace... Chacun pourra trouver dans le film ce qui lui plait et l’interpréter à sa façon, ce qui est sans doute la plus grande qualité d’Aniara. Par ailleurs, il bénéficie d’une photographie très soignée, et d’une esthétique assez recherchée, en dépit d’un budget très limité. C’est peut-être pour cette raison que le film a obtenu le Prix du jury à [Gérardmer-<412] 2019 ! Quoi qu’il en soit, bravo une nouvelle fois à Condor pour avoir su dénicher cette pépite, paradoxalement aussi ennuyeuse que captivante...

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