Tome 1 : l’Empire Déchu -- Votre note ?


Tome 1 : l’Empire Déchu

Yannick Belloc
dimanche 16 décembre 2007
par petitmins
popularité : 6%

Mikkaël croit devenir fou. Ses cauchemars répétés et incroyablement réalistes transforment ses nuits en véritable enfer : plongé en rêve dans un univers médiéval peuplé d’étranges créatures, il se vide de son sang sous la violence de transes bien réelles…Un aviateur possédé par un démon, un royaume en guerre, une porte secrète. Différents mondes. Différentes époques. L’histoire se répète, les destins convergent, s’affrontent, se mélangent. Et si les peuples n’étaient que les pions du grand échiquier céleste, manipulés par des forces qui les dépassent ?

Comme il s’agit de l’enchevêtrement de trois histoires voici un cours extrait de chacune d’elle.

NOÏGEL […]La glace se mit alors à craquer, une lézarde se dessinant du centre de la flaque jusqu’au pied du chevalier. Le liquide transparent coula à l’intérieur. Surpris, Nargod s’immobilisa dans les airs, curieux de connaître le sortilège qu’un homme pouvait espérer utiliser. Une colonne de près de trois mètres de diamètre s’éleva alors de la lézarde, projetant de petits éclats verglacés et tranchant vers le monstre stupéfait. L’extrémité de la colonne se muât en une gueule menaçante de celui qui fut il y a longtemps le maître de ces lieux. S’élevant d’abord droite vers le ciel, la colonne s’assouplit et devint tel le corps d’un serpent qui attaqua Nargod. Le dragon cracha son feu pour se débarrasser de cet ennemi faisant fondre et reculer la gueule du Kraken. Mais la glace continuait à se déverser de la plaie du sol et donna l’impression d’un spasme nerveux. Le feu de Nargod, aussi puissant fut-il ne put contenir l’attaque davantage. Kraken lui asséna un coup prodigieux qui assomma presque son adversaire. Il enroula son corps de glace autour de celui de Nargod, prisonnier, se débattant pour se libérer de cette glace ensorcelée. Noïgel sauta alors sur les deux antagonistes et ne parvint qu’à entailler de son épée le flanc du dragon écarlate qui se débattait de toute son énergie. Un épais sang rouge bouillonnant aux relents sulfureux sortie des plaies se déversant sur le Kraken[…]

MIKKAËL […]Elle se décida alors à se lever complètement. Doucement, comme de peur d’être surprise, elle fit glisser son pied nu sur le matelas du lit inférieur où elle prit appui. Son deuxième pied toucha le sol en silence ; elle se dirigea alors vers la pièce de vie centrale, nue sous le long T-shirt blanc qu’il lui avait donné avant de se coucher, et la traversa d’un pas étouffé, dans la clarté qu’offrait la lune ronde par le large double vitrage. Elle se trouva devant le long rideau bleu qui délimitait la chambre de son ami. Elle approcha sa main tremblante de l’épaisse toile de coton. Hésitant un instant, elle la saisit sur le bord et la tira légèrement pour passer sa tête. Le cri qu’elle voulut pousser resta bloqué dans sa gorge, tant la scène qui s’offrait à elle ressemblait plus à un cauchemar qu’à une simple nuit de pleine lune. Elle voyait Mikkaël, complètement nu, recroquevillé sur son lit déchiré à nouveau, mais maculé de sang. A la lueur de l’astre nocturne elle pouvait voir son corps couvert d’une fine pellicule rougeoyante, comme s’il avait jaillit de ses pores. Ses mains tenaient si fortement sa tête que ses phalanges blanchissaient. Tous les muscles de son corps étaient bandés à se rompre. Il secouait sa tête avec frénésie, gémissant et grognant rageusement. Elle écarta entièrement le rideau et s’approcha doucement, essayant de vaincre sa peur. Il leva la tête vers elle. Son regard marron et vivant était devenu vairon : son oeil gauche avait cette couleur qu’elle avait toujours connue mais avait perdu sa joie et sa malice pour laisser place à la lassitude et la fatigue. Son oeil droit était d’un bleu si fort que même la sclérotique semblait teintée. Il possédait un éclat dur et vengeur. A sa vue son corps ne trembla plus et ses gémissements cessèrent. L’oeil gauche semblait l’implorer alors que le droit paraissait être davantage convoiteur. Alors d’un bond, il se jeta vers sa gorge les deux mains tendues. Elle était complètement pétrifiée. Alors que les mains poisseuses étaient sur le point de se refermer sur la peau délicate de la jeune femme, le corps de son ami fut projeté en arrière, comme tiré par une force invisible[…]

DRAËON […]Draëon saisit son poitrail de ses deux mains et l’ouvrit, douloureusement. Ses muscles se bandèrent, ses traits se crispèrent. Ses chairs et ses os s’écartèrent pour laisser apparaître le coeur brûlant du roi dragon qui battait rapidement, convulsé par des spasmes de douleur. Le magicien l’approcha lentement du poitrail ouvert. La sphère s’éleva de quelques centimètres au dessus des mains de Sâman. A l’extérieur, des nuages noirs se formaient au dessus de la maison. Ils grossissaient et se répandaient dans le ciel. Un vent glacial descendait du nord tandis qu’un autre remontait du sud, se rejoignant dans l’humble demeure. Tous dans l’Empire, qu’ils fussent hommes, elfes, nains, barbares, trolls, amis, ennemis, animal ou végétal, ressentirent la tempête. Tous les êtres vivants sous l’emprise du pouvoir de Draëon perçurent une énergie protectrice s’échapper d’eux dans une légère euphorie, un léger vertige, alors que tous les colons ne ressentaient que le froid de la soudaine tempête. La sphère fondait lentement en un nuage brumeux, orangé, fumant, que le coeur de Draëon aspirait à chaque battement, s’emplissant d’un nouvel éclat, d’un nouveau feu, d’une nouvelle force. Les mains du mage commençaient à trembler fiévreusement. Son front se ridait. La sueur perlait à ses tempes. Bien qu’il eut, à l’instar de tous les êtres vivants de l’Empire, ressenti la magie vivifiante se répandre, l’effort consenti lui était des plus pénibles. Draëon qui, sous la douleur et l’intensité de l’effort, tomba sur ses genoux, le poitrail offert à Sâman et à l’éther qui coulait en son sein, poussa un cri de douleur, assommant davantage le magicien qui se tenait devant lui. Comme en réponse au hurlement du dragon, le ciel se déchira, grondant de toutes ses forces, libérant son feu et son eau sur l’entière surface de l’Empire. Nul ne fut à l’abri du déluge qui les assaillait. Mais l’eau et les éclairs ne les effrayaient pas. Chacun d’eux ressentait l’essence même de la vie, l’origine divine du message qui leur était envoyé.[…]

Ce livre est publié chez PUBLIBOOK et est distribué par AMAZON et la FNAC



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