Le Village des Damnés (Village of the Damned)
Remake d’un film culte tiré du roman (les Coucous de Midwich) d’un grand écrivain de SF, réalisateur génial ... et côté Casting, c’est pas mal non plus. Christopher Reeve (Superman), Mark Hamill (l’inoubliable Luke Skywalker de Star Wars) et même Kirstie Alley (le lieutenant Saavik dans Star Trek 2), ça fait rêver ! On était donc en droit de s’attendre à un grand, un très grand film ...
Le scénario est inchangé par rapport à l’original : la petite ville de Midwich se retrouve mystérieusement coupée du monde pendant 24h, tous ses habitants ayant perdu conscience.
A leur réveil, la vie reprend comme avant. Sauf que 10 femmes sont désormais enceintes et vous acoucher en même temps et en un temps record de 10 magnifiques enfants blonds aux yeux clairs, qui se développent à une vitesse invraisemblable, sont d’une précocité terriffiante et semble liés par un lien télépathique. Et rapidement, on se rend compte que ce n’est pas leur seul pouvoir ...
A partir de ce scénario qui est sans doute celui de l’invasion extra-terrestre la plus originale jamais imaginée, John Carpenter fait le choix de basculer vers le film d’horreur. Pourquoi pas ? Et bien entendu, le réalisateur accompli qu’il est ne manque pas de nous livrer des scènes parfaitement ciselées, avec une montée du suspense bien étudiée, des effets sobres et efficaces.
On peut donc supposer que ce film, vu au moment de sa sortie par un jeune spectateur ne connaissant pas les autres films de Carpenter, ni la version de Wolf Rilla en 1960, soit considéré comme un bon, voire un très bon film.
Pour les autres, c’est une autre histoire. En 1960, le film avait un sens, avec la guerre froide et la crainte d’être envahi par un ennemi qui nous ressemble ... En 1995, on a beau chercher, on ne trouve pas. Les explications fumeuses d’une éventuelle critique de l’indifférence de notre société d’aujourd’hui face à la violence ne tiennent guère la route. Quand Carpenter à quelque chose à dire dans un film, en général, il n’y va pas par quatre chemins et le message est clair ! Ici, la seule véritable explication est que ce remake du Village des Damnés est un film de "commande" fait par le réalisateur afin d’honorer un contrat ... et que malheureusement, pour une fois, il a manqué d’inspiration.
Raccourcir le début du film, un peu long à démarrer dans la version de Wolf Rilla, était une bonne idée. Les quelques rares nouveautés introduites par Carpenter dans le scénario servent également à rajeunir le film et à donner un peu plus d’épaisseur (notamment au travers des dialogues entre eux et le héros du film) à ces étranges aliens, venus parmi nous pour former des couples censés donner naissance à une progéniture d’être supérieurs... des êtres qui semblent néanmoins présenter quelques failles, à l’image du petit David, qui semble ressentir des émotions quasi-humaines.
Ce Village des Damnés est donc loin d’être un mauvais film. Il est tout simplement un peu trop ... ordinaire, surtout par rapport à ce qu’on pouvait attendre d’un réalisateur comme Carpenter.
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