Minority Report
Precrime est un système de lutte contre la criminalité en test dans la ville de Washington en 2054. Grâce aux prévisions établies par 3 "précogs", des médiums réduits à une vie végétative et donc les visions sont enregistrées pour être analysées par les enquêteurs de Precrime, les meurtriers sont désormais arrêtés avant même qu’ils aient pu tuer leir victime ! Mais comme tout système, celui-ci a des failles ...
John Anderton (Tom Cruise) est un agent de Precrime un peu "borderline" depuis la disparition de son fils de 6 ans, dont il se sent responsable. Mais il croit en Precrime et espère que le système sera prochainement généralisé, ce qui permettra désormais d’éviter que des drames comme celui qu’il a connu se produisent.
Mais les précogs annoncent un nouveau crime, dans 36 heures ... dont il est le futur coupable ! Il doit donc fuir, tenter d’éviter de commettre ce crime... et va finir par comprendre qu’il est victime d’un coup monté, destiné à l’empêcher de découvrir la vérité sur le meurtre d’une femme, pour lequel il y avait eu un "rapport minoritaire", un des précogs ayant eu une vision différente des deux autres ...
Filmé dans des tons bleus et blancs qui évoquent un avenir froid et technologique, le film bénéficie d’une réalisation au cordeau, parfaitement maîtrisée par un Spielberg au meilleur de sa forme. Tom Cruise y est remarquable, faisant preuve d’une grande sobriété ... de même que les effets spéciaux et les scènes d’action, spectaculaires sans être omniprésents et qui passent au second plan : l’essentiel du film est dans son scénario !
Car Minority Report est avant tout un polar, même s’il s’agit d’un polar futuriste... et un polar assez noir, avec la descente aux enfers de son héros, et des scènes parfois assez glauques (comme celle de la greffe des yeux).
Il est d’ailleurs difficile de ne pas faire de parallèle avec un autre polar futuriste, Blade Runner de Ridley Scott... car comme pour Blade Runner, le scénario est inspiré d’une nouvelle de Philip K. Dick ; et comme Ridley Scott, Spielberg a donné à son film une identité visuelle forte et originale.
Mais les messages véhiculés par Minority Report sont différents de ceux de Blade Runner. Il s’agit ici de la question du libre-arbitre ... et d’un système de prévention du crime poussé à l’extrême : peut-on légitimement condamner un individu pour un crime qu’ils allait commettre ? D’un autre côté ... devrait-on attendre que le meurtre soit commis, si on avait les moyens de la prévoir ? Et si on empêchait le meurtre d’être commis, devrait-on laisser le meurtrier en puissance en liberté ?
Même si ces question n’ont, en l’état actuel de nos connaissances, qu’un intérêt abstrait, elles n’en sont pas moins intéressantes dans une période et dans des sociétés où l’idéologie ultra-sécuritaire semble s’imposer de plus en plus. Et si Precrime existait ... aurions-nous le courage d’y renoncer ? C’est excatement à cela que doit servir la SF : à se poser de bonnes questions !
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