Rec 2
Comme les suites d’Halloween et de Evil Dead, Rec2 démarre là où le premier Rec nous avait laissé. On retrouve donc très vite la cage d’escalier située dans l’entrée de ce fameux immeuble calfeutré de plastique tel une capote anti-virus géante et autour duquel une armée de snipers est prête à ouvrir le feu sur ce qui se risquerait à essayer d’en sortir ! Mais c’est fois, ce n’est pas une journaliste accompagnée de son cameraman qui y pénètre, mais une équipe qu’on devine bien armée et bien entraînée, avec une mission bien précise...
Une mission bien précise, disais-je... sans doute dans l’esprit des personnages, parce que pour le spectateur, ça se résume à une seule chose : récupérer un échantillon de sang de zombie vivant, ce qui s’avère assez compliqué, ces bestiaux ayant une forte tendance à gigoter en tous sens pour mordre tout ce qui bouge.
Mais au fait, pourquoi avoir envoyé un prêtre acomplir cette mission ? Ceux qui ont vu Rec ont un début de réponse, puisqu’on découvrait dans ce premier volet un lien étrange entre ce virus et les phénomènes bien connus de possession...
Le problème, c’est qu’on n’en saura pas plus à la fin de Rec 2 ! 1h25 de film pour rien, donc, du point de vue du scénario ... ça ne s’appellerait pas de l’arnaque ? Car si jamais les deux réalisateurs ont véritablement quelque chose à nous raconter, on ne pourra le découvrir que dans le REC 3 en préparation. Et dans le meilleur des cas, on conseillera de passer le 3 à la suite du 1, ce dernier n’apportant absolument rien.
Et non seulement Rec 2 n’apporte rien sur le fond, mais de plus il n’apporte rien sur la forme. Bien au contraire. Rec avait agréablement surpris par une utilisation de la vue subjective parfaitement justifiée par son scénario, alors que Rec 2 se contente de recycler le même principe (désormais dénué de toute originalité depuis le Projet Blair Witch, Cloverfield et consorts) de manière parfaitement artificielle et, bien évidemment (c’est hélas la règle en matière de suites), amplifiée. les personnes sujettes au mal de mer sont priées de s’abstenir de regarder ce film...
La (petite) originalité réside dans le fait qu’on passe d’une caméra à l’autre. Hé oui, il bien connu que quand on part à la chasse aux zombies, on emmène des caméras pour garder des souvenirs... Mais à part ça, les deux réalisateurs ont beau essayer de nous surprendre avec des zombies surgissant de partout (du plafond, d’une baignoire), ils ont beau essayer de nous impliquer dans l’action à la façon d’un FPS (jeu vidéo de tir à la première personne, dont les angles de vue sont identiques à ceux d’une caméra à l’épaule), on a du mal à prendre au sérieux toutes ces gesticulations et ces cris.
Surtout les cris... déjà, le principe de la caméra parkinsonienne, c’est saoûlant, mais alors quand c’est accompagné d’une bande son hystérique, là ça devient franchement insupportable !
Et le pire, c’est qu’on rapidement par se dire : tout ça pour ça ? Parce que le film ne fait pas peur ! Le spectateur n’étant en effet pas totalement idiot, il se rend très vite compte que quoi qu’il arrive, il ne verra pas grand chose à cause de la tremblotte qui agite la caméra (qui en outre se retrouve régulièrement au sol, ou tenue à l’envers). Comment voulez-vous avoir peur dans de telles conditions ?
Heureusement, le film est court et l’action condensée (c’est le moins qu’on puisse dire). On n’a donc pas le temps de s’ennuyer (juste celui d’avoir mal aux oreilles)...
Bref, voilà un film qui passe de très peu à côté de la catégorie "poubelle", principalement par égards pour le premier Rec et le talent qu’on avait cru décevoir chez Jaume Balaguero, qui sera donc attendu au tournant avec Rec 3 !
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