Cloverfield
Rob Hawkins vient de décrocher le job de Vice-Président de ses rêves, au Japon. Pour fêter ça, ses amis organisent une fête avant son départ. Hud, un de ses amis, se retrouve chargé de filmer la soirée... lorsque soudain New York semble être attaquée par quelque chose de gigantesque, qui décapite la statue de la liberté. Il ne lachera plus sa caméra, accompagnant sans amis qui tentent tout d’abord de fuir la ville, puis de sauver une des leurs restée coincée sur place ...
On aime ou on n’aime pas le parti-pris de la réalisation façon "réalité subjective", caméra à l’épaule, avec ce que ça implique de simulation de faux-mouvements censés donner l’illusion d’un film amateur ... et de sentiment de "mal de mer" que cela peut générer !
Cloverfield n’innove pas dans ce domaine, puisque Cannibal Holocaust, le Projet Blair Witch et plus récemment Rec. ont utilisé, avec des degrés de réussite divers, ce même procédé. En matière de film d’horreur, la réalité subjective permet d’immerger un peu plus le spectateur dans l’action, afin de lui faire ressentir de manière plus personnelle l’horreur des situations vécues par les acteurs.
Mais dans le cas de Cloverfield, l’utilisation de ce procédé s’avère différente et particulièrement pertinente. Car il vient renforcer le mystère du film et de son scénario.
A la manière de films tels que Phénomènes de Shyamalan ou La Guerre des Mondes de Spielberg, le réalisateur choisit de s’intéresser au sort de quelques personnages, les événements extraordinaires qu’ils traversent devant presque secondaires... On ne saura ainsi rien de cette incroyable créature sortie de nulle part et venue dévaster New York. Pas plus qu’on ne saura si elle a finalement été éliminée par l’armée, ou pas !
J.J. Abrams, qui aime décidément les énigmes et les fausses pistes (cf. certains aspects des séries Alias et Lost), glisse certes dans son film quelques indices ... mais ils sont davantage destinés aux fans et aux maniaques de l’analyse compulsive qu’au grand public. Sans rentrer dans les détails, signalons que :
dans les dernières images du film, on voit une trainée lumineuse traverser le ciel et s’écraser dans l’océan, ce qui laisserait supposer que Cloverfield pourrait venir de l’espace ...
J.J. Abrams a évoqué à diverses reprises le "bloop", un signal sous-marin enregistré en 1997 qui aurait été émis par un mystérieux animal, encore plus gros que les plus gros cétacés connus...
des extraits d’émissions télévisées diffusée en arrière plan du film évoquent l’hypothèse d’une créature sous-marine "réveillée" par les agissements d’une multinationale japonaise
le film pourrait être une adaptation très libre du mythe de Ctulhu, J.J. Abrams ayant racheté les droits d’une nouvelle de Lovecraft
Mais tout débat sur ce sujet serait aussi vain que futile...car c’est précisément ce mystère qui fait tout l’intérêt du film, qui est censé être un document confidentiel retrouvé sur les lieux de la catastrophe par l’armée américaine. Le monstre n’est d’ailleurs aperçu que pendant quelques secondes, sur l’ensemble de la durée du film, reprenant ainsi le même procédé que Ridley Scott pour son Alien (seule la scène de la mort de Hud permet de l’observer en gros plan). Rien à voir avec le Godzilla de Roland Emmerich, même si propose (une créature géante dévastant New York) est exactement le même !
Et même si la caméra ne s’intéresse qu’à Rob et ses amis, l’armée n’étant elle aussi qu’aperçue au second plan (de même que les tirs de missiles ou le passage d’avions de chasse), l’action ne manque pas, notamment avec les étranges parasites qui semblent accompagner le monstre, sorte d’insectes géants aussi rapides que dangereux...
Cloverfield est donc un vrai bon film d’horreur / catastrophe. La campagne de marketing viral et le buzz organisé autour du film rappellent certes le procédé qui avait si bien réussi au Projet Blair Witch... mais avec une différence de taille : alors que Blair Witch n’était finalement qu’une vaste arnaque, Cloverfield tient ses promesses !
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