Moon 44
En 2038, des multinationales se livrent à une véritable guerre pour l’exploitation de ressources minières situées sur de nombreuses planètes. La Galactic Mining Corporation vient de perdre le contrôle de plusieurs d’entre elles et tente de défendre la dernière : Moon 44. Malheureusement, la plupart de ses pilotes sont morts et la compagnie décide alors de faire appel à des prisonniers, qui pourront ainsi gagner leur liberté. Mais sur Moon 44, où la visibilité est nulle, les pilotes doivent être assistés et guidés par un coéquipier au sol. Mais entre les jeunes navigateurs et les prisonniers, la tension ne va pas tarder à monter. Cela ne va pas faciliter la mission de Stone, un agent infiltré parmi les prisonniers, envoyé par Galactic Mining pour enquêter sur la disparition récente de deux navettes parties de Moon 44, qui ne sont jamais arrivée à destination ...
Un scénario intelligent et bien ficelé : voilà qui nous change agréablement (à l’exception notable de Stargate, toutefois) de ceux des films bien plus connus de Roland Emmerich, qui se résume généralement en une phrase du genre "des aliens envahissent la terre", "un monstre dévaste New York", "le bouleversement climatique ravage la planète" ou encore " un phénomène cosmique provoque la fin du monde" !
Et ce n’est pas la seule réussite du réalisateur dans ce film, qui pallie de manière astucieuse l’insuffisance de moyens. Ambiance claustrophobique garantie dans cette base aux espaces réduits et encombrés, sombres, glauques, sur cette planète où on ne voit jamais à plus de 10 mètres, ce qui accesoirement permet d’économiser en matière d’effets spéciaux quand il s’agit de nous montrer les combats entre les hélicos et les vaisseaux ennemis !
On pense à Alien, évidemment, au vu de certains décors (réussis eux aussi), mais surtout à l’excellent Outland de Peter Hyams. Même environnement minier, même enquête et surtout même attente, avec une tension croissante au fur et à mesure qu’on se rapproche de la confrontation inévitable avec l’ennemi.
Mais - car il y a hélas un "mais" - Michael Paré (l’un des deux héros de Philadelphia Experiment qu’on reverra par la suite dans Le Village des Damnés de Carpenter) n’est pas Sean Connery. il en est même très loin dans ce film où il apparaît aussi expressif que la porte de la prison d’où il est sorti et à peu près aussi charismatique... C’est dommage car il était plutôt bien entouré, avec Malcolm McDowell d’un côté et l’étonnent Dean Devlin de l’autre (un homme aux multiples talents, qui était apparu dans un épisode de Superminds, dans le rôle d’un jeune garçon qui avait gardé la mémoire génétique de ses ancêtres mayas).
Et s’il n’y avait que ça ... mais que dire de cette fin minable, complètement baclée, qui lors de la dernière minute réduit à néant la bonne impression laissée par les 97 premières ? Un vrai gâchis, pour un film qui reste néanmoins intéressant et qui démontrait déjà, avant Stargate (en dépit de quelques maladresses) qu’Emmerich était un vrai réalisateur et aussi un amateur de SF !
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