Dead Silence

Jamie et Ella forment un gentil petit couple et tout s’annonce bien pour eux... jusqu’au jour où Jamie reçoit un bien étrange colis, contenant une marionnette. Peu de temps après, sa femme meurt dans des circonstances aussi étranges qu’atroces, ayant eu la langue arrachée. Persuadé que la marionnette a quelque chose à voir avec la mort de sa femme, Jamie se lance à la recherche de celui ou celle qui la lui a envoyée. Sa quête le ramener dans le village de son enfance, où a cours une étrange légende dans laquelle il est question d’une ventriloque dont l’esprit continerait à vivre au travers de ses anciennes marionnettes...
On ne perd pas de temps dans ce film, dont le premier quart d’heure aurait à lui seul pu constituer un film entier pour d’autres réalisateurs ! Une fois sa femme morte, le héros ne met en effet guère longtemps à se convaincre que la marionnette est, sinon la coupable du meurtre, du moins son outil... et le voilà parti sur la piste d’une ventriloque décédée. Ce démarrage en trombe, rapide et efficace, ne nuit pas à l’intérêt du film, qui nous réserve d’ailleurs un twist final aussi horrible qu’astucieux.
Entretemps, on ne s’ennuie pas non plus. Sur la forme comme sur le fond, le film est assez classique (surtout si on le compare à l’horreur moderne d’un Saw) et rappellera sans doute à certains des films déjà assez anciens tels que Dolls ou encore Jeu d’Enfant (le premier film de la saga Chucky). Les plus anciens se souviendront aussi sans doute de Magic (1978) , avec Anthony Hopkins, ainsi que d’un épisode de La Quatrième Dimension qui avait marqué les esprits, intitulé La Marionnette (saison 3, en 1962). Et on ne peut que constater une troublante similitude dans l’apparence de ces trois marionnettes...
Mais cet hommage rendu à ces illustres anciens n’est pas synonyme de plagiat, James Wan nous emmenant vers un terrain inédit, constitué d’un habile mélange d’histoire de fantôme et de légende urbaine. Et il parvient avec une facilité déconcertante à instaurer une ambiance plutôt angoissante pendant la quasi-totalité du film, notamment grâce à la présence quasi ininterrompue à l’écran de la fameuse marionnette, que le héros trimballe sous son bras d’un endroit à un autre et dont on se demande évidemment quel moment elle va choisir pour revenir à la vie...
C’est finalement elle, le personnage principal du film dont les acteurs passent, du coup, un peu inaperçus, même le pourtant confirmé Donnie Wahlberg* (Sixième Sens, Dreamcatcher) !
Dead Silence est donc pour James Wan une "reconversion" réussie, après avoir réalisé le premier Saw (et produit les suivants), qui lui permet de démontrer que le succès de son premier film n’était pas le fruit du hasard et qu’il maîtrise parfaitement les ficelles du cinéma fantastique et d’horreur. Sans être génial , Dead Silence s’impose quand même comme un bel exercice de style qui pourra satisfaire les amateurs les plus exigeants du genre.
* qui est le frère de Mark (La Planète Des Singes, Phénomènes) et... un ancien membre du boys band New Kids On The Block !