Extrait de La Nuit Derrière La Porte
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La Nuit Derrière La Porte - Frédéric DARRIET Pages 5 à 21 - Chapitre 1 et 2 du roman « La nuit derrière la Porte »
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Prostrée dans son fauteuil, Bénédicte regardait la pluie tracer des fleuves miniatures sur les carreaux de la fenêtre. Des jours et des nuits de pluie qui n’en finissait pas de tomber par rafales déchirées par le vent. La jeune fille ne voyait même plus les falaises de roche noire qui bordaient le rivage. Un sale temps qui malmenait le monde depuis l’invasion des Invisibles. La foudre tomba au loin. L’arc d’énergie fut gommé par toute la grisaille qui balayait les terres. C’était le vent surtout qui lui arrachait des frissons. Elle sentait ses jambes malades se hérisser au son du hululement. Des jambes ? Quelle ironie ! Deux maigres appendices qui ne supportaient même plus le poids de son corps ravagé par la maladie.
Bénédicte regrettait les instants de bonheur passé où elle courait dans la forêt. Des arbres à perte de vue au milieu desquels coulait un ruisseau aux berges moussues. Elle nageait entre les rochers à la recherche d’une truite ou d’un saumon. Elle était belle jadis, un corps de nymphe sculpté de formes arrondies, une chevelure blonde qui lui cascadait jusqu’aux reins, deux grands yeux bleus … Bénédicte