The Dark Knight Rises
Huit années après avoir vaincu le Joker, Batman ayant décidé d’endosser la responsabilité des meurtres commis par Harvey Dent afin de préserver l’image de ce dernier auprès des citoyens de Gotham City, Bruce Wayne mène une vie bien tranquille dans une ville dont la criminalité a presque disparu. Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Bane, un dangereux terroriste, a un plan pour s’emparer de Gotham. Batman va devoir reprendre du service et combattre Bane. Mais est-il encore capable de s’opposer à un ennemi aussi redoutable ?
On a beaucoup glosé, notamment en France, sur la scène de la mort de Marion Cotillard qui sonnait faux... mais dans ce Batman, tout sonne faux et ce dès le début du film, avec une scène d’ouverture à la James Bond, mais en pire, totalement invraisemblable.
Et la suite est du même calibre. On pourrait évoquer cette mobilisation de voitures de police si nombreuses qu’elles auraient pu créer un bouchon sur une highway de Gotham City (mais même un bouchon ne saurait suffire à arrêter le Batman !)... ou encore cette scène ridicule dans laquelle des milliers de policiers foncent tête baissée tels des lemmings dans un piège grotesque... lesquels policiers ressortiront de leur prison souterraine quelques mois après, en pleine forme, pour affronter les hommes de Bane ! Cela dit, ce n’est guère mieux avec un Bruce Wayne au dos brisé qui, avec quelques pompes et quelques abdos en guide de rééducation, va s’échapper d’une prison dont personne (ou presque) avant lui n’avait réussi à s’enfuir... Et que dire de ces dialogues interminables et pompeux, ces états d’âme de justicier milliardaire* à deux balles, de ces combats d’un niveau qu’on avait plus vu depuis la mort du regretté John Wayne ?
Même sans être un maniaque de la baston, un des principaux intérêts d’un film de super-héros a toujours été et restera les combats opposant le gentil au(x) méchant(s). Mais là, plus nul et plus bourrin, on a du mal à imaginer. Un comble pour deux personnages censés maîtriser les arts ninja ! Mais ce n’est hélas pas la seule tare dont sont affublés ce Batman, qui n’a rien trouvé de mieux pour protéger son identité secrète que de parler comme la voix française de Stallone (encoreplus fort que les lunettes de Clark Kent !) et ce Bane, atteint du syndrome du méchant stupide (qui, comme chacun sait, consiste à garder son ennemi en vie pour qu’il puisse assister à son triomphe, ce qui évidemment finit par se retourner contre lui).
Mais comment peut-on écrire et réaliser un film aussi génial qu’Inception et signer une bouse telle que ce Batman ? Comment peut-on réunir un casting aussi brillant, avec Christian Bale, Anne Hathaway, Gary Oldman, Michael Caine, Morgan Freeman, Marion Cotillard, Matthew Modine, Liam Neeson et Cillian Murphy, pour si peu (mis à part les 250 millions de dollars de budget, bien entendu) ?
Alors évidemment, ça se laisse regarder quand même. Il y a quelques bons moments, spectaculaires et bien réalisés et Anne Hathaway, dont le personnage de Catwoman est le seul à pporter un peu de fantaisie et d’humour, parvient à tirer son épingle du jeu, à la fois sexy, détestable et charmeuse. Et la fin est plutôt sympathique (quoi que bien tirée par les cheveux, là encore), notamment avec le clin d’oeil du deuxième prénom du personnage de John Blake.
C’est peu, bien peu et pour tout dire très insuffisant par rapport aux moyens mis en oeuvre sur ce film qui ne mérite vraiment pas le nombre d’entrées qu’il a réalisé.
* en plus, le film véhicule une idéologie assez curieuse, évidemment très américaine, dans laquelle la révolution des défavorisée orchestrée par Bane est présentée comme le mal absolu, notamment dans des scènes de pillages de ces malheureux milliardaires, ou encore lorsqu’il s’en prend à la Bourse (mon Dieu, quelle horreur !!!). On aurait aimé un peu plus de nuances...
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