Journeyman
Tout va bien, ou presque, pour Dan Vasser : un bon job de reporter, une femme superbe, un gamin adorable... et voilà que d’un jour à l’autre, il se met à faire des voyages dans le temps. Et tout à coup, tout ce qui allait bien commence à tourner mal. Ses absences répétées mettent sa carrière en danger, d’autant que le quotidien qui l’emploie commence à licencier du personnel. Son fils vit mal ses disparitions. Quant à sa femme... elle ne va pas tarder à se rendre compte que lors de ses voyages temporels, Dan retrouve Livia, son ex ! Et pour ne rien arranger, Jack, le propre frère de Dan, craint que son frère ait à nouveau basculé. Car dans le passé, Dan a traversé des périodes sombres et difficiles. Et Jack est son seulement un flic, mais aussi l’ex de la femme de son frère...
Quant on parle de série sur le thème du voyage dans le temps, les plus jeunes pensent à Code Quantum et les plus anciens se souviennent de Time Tunnel (Au Coeur Du Temps). Mais que les choses soient claires : Journeyman ne ressemble de près ou de loin ni à l’un ni à l’autre ! Ni à la saga de Retour Vers Le Futur, car on ne retrouve pas dans le scénario très logique et cohérent de la série, les paradoxes temporels qui sont habituellement la loi du genre.
La série de Kevin Falls - et c’est une de ses principales qualités - évite donc tous les clichés relatifs au voyage dans le temps, ce qui nous permet d’échapper à des épisodes convenus, vus et revus, qui nous auraient ramenés à Pearl Harbour, à Fort Alamo ou à la veille de l’assassinat de Kennedy...
Car les sauts dans le tems de Dan Vasser ne l’amènent pas plus loin que les années 90, les années 80 ou les années 70 (ce qui est bien pratique d’un point de vue budgétaire*...). Et si ces voyages ont un but (comme dans Code Quantum), il ne s’agit que de ramener dans une autre voie (et dans le droit chemin) le destin de personnages ordinaires.
Mais l’intérêt de Journeyman ne réside pas dans ces aventures 13 fois renouvelées et rapidement oubliées qui ne sont finalement qu’un prétexte destinéà rendre plus complexe le présent du héros. Car la vie de Dan Vasser n’est pas simple, puisqu’il doit composer avec un frère policier un peu trop protecteur... et qui a peu être derrière la tête l’idée de récupérer son ex-petite amie qui a épousé Dan. Sa femme est évidemment préoccupée à l’idée qu’il retrouve à chacun de ses sauts dans le temps son ex fiancée Livia. Son fils s’angoisse à l’idée que son fils pusse l’abandonner et que ses parents divorcent. Quant à Dan lui-même, il ne comprend rien à ce qui lui arrive...
Et nous non plus ! C’est d’ailleurs un des raisons pour lesquelles on aurait aimé que cette série ne soit pas arrêtée. Car les scénaristes n’avaient apparemment pas l’intention d’éviter la question, comme le démontrent les épisodes dans lesquels Dan rencontre un scientifique qui en sait sans doute plus sur ses voyages qu’il ne veut bien le dire. D’autant qu’on finira par apprendre que Dan n’est pas le seul à faire ce genre ce voyages !
L’autre raison pour laquelle cette série aurait du se poursuivre tient à ses personnages, réalistes et attachants, ainsi que les relations complexes qui les unissent. Il y avait là de quoi aller loin, beaucoup plus loin que les 13 premiers et derniers épisodes de la série, qui n’auront pas permis à son créateur d’aller au bout de son idée, comme nous l’apprend Wikipedia. C’est dommage, car l’histoire d’amour qui est au centre de Journeyman s’avère être un des principaux atouts de la série.
Cela dit... peut être aussi que s’il y avait eu davantage d’épisodes, on aurait fini par tomber dans une routine à la longue un peu ennuyeuse. Alors que là, finalement, la série évolue à un rythme soutenu, avec un scénario riche qui pose davantage de questions qu’il n’apporte de réponses. Et si finalement, c’était ça qui fait l’intérêt de cette série ?
* En même temps, cette série est une belle démonstration du fait qu’on peut faire de la très bonne SF sans effets spéciaux !
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