Grave Encounters

Lance Preston et toute l’équipe de "Grave Encounters", une émission de télé-réalité autour de la chasse aux fantômes, tournent un épisode dans l’hôpital psychiatrique abandonné de Collingwood où, chaque année, surviennent des événements inexpliqués. Soucieuse de pimenter son émission, l’équipe se laisse volontairement enfermer pour la nuit et débute, caméra à la main, son enquête paranormale. Tous vont vite réaliser que le bâtiment n’est pas seulement hanté, mais qu’il a sa vie propre, et aucune intention de les laisser en sortir...
Ca commence assez mal, au départ on se dit en effet qu’on assiste à un énième film de fantômes et de maison hantée en suivant une bande de jeunes qui réalisent un documentaire dans cet hôpital désaffecté, le pitch n’étant pas particulièrement original à la base, l’intérêt est ailleurs...
Passé les premières minutes servant donc à planter ce décor (non sans bien égratigner les médias et la télé poubelle au passage ce qui est plutôt bien vu au lieu de les prendre au sérieux), une ambiance glauque et pesante s’installe crescendo.
Bien sûr, gros travail sur les décors et la lumière ! il faut reconnaitre que cet hôpital est on ne peut plus glauque, même de jour, alors s’imaginer y trainer dans les sous sols la nuit n’est pas franchement rassurant ! des couloirs sombres à n’en plus finir avec des dizaines de portes, des escaliers, des salles médicales, des recoins obscures... un labyrinthe sans solution qui va vite s’avérer prenant.
Le coté caméra amateur à l’épaule renforce cette immersion en donnant un certain rythme à l’action (dans la veine des Paranormal Activity et autres Projet Blairwitch mais cette fois c’est réussi !).
Les choses sérieuses commencent à la fin de la première demi heure. L’ambiance se renforce encore pour rentrer dans une autre dimension, un vrai "survival horror", quand on comprend qu’ils ne sont pas coincés dans un "simple" hôpital psychiatrique pour une nuit...
Les effets spéciaux sont assez peu nombreux, mais toujours convaincant et bien faits.
A ce stade on espère vraiment que le développement du scénario sera à la hauteur, et, sans en dire plus, c’est le cas ! Grave Encounters n’usurpe pas son statut de film culte... On est bien tenu en haleine jusqu’à la fin où on découvre l’histoire de cet hôpital... Une fin flippante, totalement noire et pessimiste, qui laissera la place à Grave Encounters 2 !
Les acteurs sont à la hauteur, notamment l’étonnant acteur principal, Sean Rogerson qui bascule petit à petit dans la folie.
Pour les plus curieux, derrière le pseudonyme de "The Vicious Brother" pour le réalisateur se cache en fait un duo de jeunes canadiens, Colin Minihan et Stuart Ortiz, à suivre de près (ici scénaristes, réalisateurs et producteurs) notamment sur leur prochain film : Extraterrestrial (sortie 2014).
Grave Encounters est donc un bon "petit film" qui, sans prétention et avec un budget d’à peine 1 million de dollars, réussit à nous embarquer facilement dans une ambiance de casse tête horrifique et effrayante, même pour les plus habitués des amateurs d’horreur... que demander de plus ?