Let Us Prey
Dans un petit village écossais, une policière assiste à un accident. Elle arrête le conducteur de la voiture qui a renversé un piéton, un petit délinquant surnommé Caesar, mais sa victime a disparu... pas pour longtemps toutefois, puisque l’homme est amené au poste par d’autres policiers. Etranger au village, l’homme qui se fait appeler Six semble tout savoir de ses compagnons de cellule ainsi que des policiers. Peu à peu, il va faire ressurgir le passé de chacun, mettre à jour des secrets profondément enfouis et provoquer un déchaînement de violence...
Dès les premières images et les premières notes de musique, le fan de John Carpenter ne pourra pas s’empêcher de dresser l’oreille et d’ouvrir grand ses yeux pour découvrir le nom du réalisateur. Non, il ne s’agit pas du grand John, mais la filiation est trop évidente pour relever du hasard ! On retrouve en effet l’ambiance musicale reconnaissable entre mille des films dont Carpenter a signé la musique... mais les références au célèbre réalisateur ne s’arrêtent pas là.
Pour l’essentiel, Let Us Prey est un huis clos qui se déroule au sein d’un poste de police, dans une ambiance particulièrement oppressante, ce qui rappelle évidemment le fameux Assaut... de Carpenter, là encore. Certes, certaines scènes se déroulent à l’extérieur du poste, mais généralement pour de courts flash backs permettant de comprendre peu à peu les secrets des différents protagonistes.
Mais à la différence d’Assaut, Let Us Prey est bien un film fantastique et le réalisateur Brian O’Malley ne laisse planer aucun doute sur les pouvoir du personnage central du film, le mystérieux Six, interprété par le désormais célèbre Liam Cunningham (alias Davos Mervault dans Game Of Thrones, même si on l’avait déjà vu, notamment dans Le Choc Des Titans ainsi que dans l’excellent Dog Soldiers).
En revanche, la véritable identité du personnage de Six est laissée à l’interprétation du spectateur, ce qui n’est finalement pas plus mal. Est-il toujours nécessaire de tout dire, tout expliquer, tout justifier, dans film fantastique ? Trop souvent, ce genre de flou n’a rien d’artistique et ne sert qu’à cacher la pauvreté de l’imagination du scénariste.. ? Ici toutefois, ce n’est pas le cas, et celui qui en aura envie pourra rechercher les références bibliques parsemées tout au long du film pour essayer de savoir si Six est un ange, un ange déchu, voire le plus fameux d’entre eux...
Vous l’aurez compris, Let Us Prey est un bon, voire un très bon film fantastique. Les scènes d’horreur de Let Us Prey sont cetes moins efficaces que celles des films de Carpenter... ce qui ne signifie pas qu’elles sont mauvaises, toutefois ! Le seul véritable défaut du film tient à la concentration, assez peu crédible dans un aussi petit village, de criminels et de pervers en tous genres. Quant au final et à son explosion de violence (plutôt réjouissante !), il n’est pas sans rappeler celui du Bazar de Stephen King, où là aussi un mystérieux personnage malfaisant manipulait les habitants d’une petite ville pour les conduire à s’étriper les uns les autres.
John Carpenter et Stephen King, il y a quand même pire comme références ! On suivra donc avec intérêt les prochains films de Brian O’Malley...