Obi-Wan Kenobi
Dix ans après la chute de la République, l’avènement de l’empire et la disparition de l’Ordre Jedi consécutif à l’exécution de l’ordre 66, les rares Jedi survivants se retrouvent isolés, obligés de faire profil bas. Car les Inquisiteurs, sur l’ordre de Dark Vador et de l’empereur, les traquent sans relâche. L’un des plus célèbres Jedi, Obi-Wan Kenobi, mène une vie très ordinaire sur Tatooine, veillant de loin sur le jeune Luke Skywalker, le fils de son ancien apprenti devenu Dark Vador. Mais l’enlèvement sur Alderaan de Leia Organa, la soeur de Luke, va forcer Obi-Wan à sortir du bois... comme l’espérait l’ambitieuse Reva Sevander qui rêve de prendre la place du Grand Inquisiteur chargé d’éliminer les Jedi. Pour sauver Leia et se sauver lui-même, Obi-Wan va devoir à nouveau se servir de la Force et affronter une nouvelle fois sans ancien apprenti et ami Annakin...
Mais comment ça ? Un affrontement entre Obi-Wan et Annakin / Dark Vador se situant entre leur combat sur Mustafar et leurs retrouvailles à bord de l’Etoile Noire, fatales au vieux Jedi ?
Revenons aux sources de la saga... Lorsque Vador se dresse face à Obi-Wan dans le tout premier Star Wars en 1977, il lui dit "Quand je vous ai quitté, j’étais votre disciple, maintenant je suis le maître". On peut toujours tourner autour du pot et essayer de trouver des explications capillo-tractées, il n’y a qu’une seule façon d’interpréter cette phrase : Vador fait allusion à leur combat sur Mustafar. Car lorsqu’ils se retrouvent dans la série, Annakin n’existe plus et Vador n’a rien d’un apprenti...
Donc la série s’écarte un peu de la sacro-sainte chronologie établie par les deux trilogies. Et alors ? Est-ce une raison suffisante pour la dénigrer ? Certainement pas.
Evidemment, on trouve avec plaisir le personnage d’Obi-Wan, incarné par Ewan McGregor. Fidèle à lui-même, le personnage a gagné en maturité et semble en bonne voie pour devenir le vieux sage campé par Alec Guinness en 1977. Plus question pour lui d’utiliser la force (du moins dans les premiers épisodes...), sa mission sur Tatooine est de veiller le plus discrètement possible sur le jeune Luke Skywalker, confiés à Owen et Beru Lars (le père d’Owen ayant été le mari de la mère d’Annakin... vous suivez ?).
Mais contre toute attente, c’est Leia qui va venir bouleverser sa petite vie routinière. Déjà aussi indépendante, déterminée et rebelle, la petite fille amène un peu de fraîcheur dans une série qui, sans elle, manquerait un peu de fantaisie ! Le procédé est classique (surtout chez Disney !) mais efficace. Même si là encore, la série prend quelques libertés avec le film de 1977, dans lequel Leia s’adressait à Obi-Wan en ces termes : " Général Kenobi... jadis vous avez servi mon père pendant la guerre noire...il vous demande une fois de plus de l’aider à combattre l’empire.". Ce n’est pas ainsi qu’on s’adresse à quelqu’un qu’on aurait côtoyé à l’âge de 10 ans... Même si dans la série, c’est effectivement son père qui fait appel à Obi-Wan pour retrouver sa fille kidnappée.
Visiblement dotée d’un budget confortable (sur lequel Disney a semble-t-il évité de communiquer...), la série bénéficie d’effets spéciaux et de scènes d’action de bon niveau, sous la direction de Deborah Chow, qui avait déjà fait la preuve de son talent sur The Mandalorian (2 épisodes) mais aussi de très nombreuses autres séries de SF.
On retrouve avec plaisir les acteurs ayant plus ou moins marqué l’histoire de la saga, comme la famille de Luke, le père adoptif de Leia (Jimmy Smits), le Palpatine de la seconde trilogie (Ian McDiamid) et bien entendu Hayden Christensen et James Earl Jones (pour la VO de Dark Vador) et Liam Neeson, pour de brèves apparitions.
Le scénario ne présente guère de surprise, mis à part les nouveaux affrontements entre Obi-Wan et Dark Vador, mais le contraire aurait été étonnant ! Mais la durée très raisonnable de la série (6 épisodes seulement) se prête assez bien à ces quelques aventures d’Obi Wan, avant qu’il revienne à sa surveillance routinière auprès de Luke (visiblement, Leia n’était pas la priorité du Jedi, ni de son, maître Yoda !). Mais passons sur cette considération qui tendrait à accuser les scénaristes de sexisme !
Il faudra aussi passer sur le fait qu’entre la fin de la série et Un Nouvel Espoir, Dark Vador ne soit pas parvenu à retrouver la trace de son ancien maître et pire ennemi, après les événements survenus dans la série... ce qui est peu crédible, sauf à supposer que déjà, Annakin / Vador cherchait à protéger Luke de l’Empereur.
Au final, même au delà des questions qu’elle soulève dans la chronologie de la saga, il faut bien reconnaître que cette mini-série s’avère un brin décevante. Non pas qu’elle soit mauvaise... Mais à l’instar du film consacré à Han Solo, elle n’est pas tout à fait à la hauteur du personnage de légende auquel elle est consacrée. Tout simplement.