Sandman
Morphéus, le Roi des Rêves, est un des sept infinis avec Destin, Mort, Désir, Délire, Destruction et Désespoir. Fait prisonnier par un sorcier, Roderick Burgess, pendant plus d’un siècle, Rêve se retrouve privé de ses outils de pouvoir : son casque, sa poche de sable et son rubis. Enfin libéré, Rêve se lance à la recherche de ses outils. Pour cela, il doit commencer par retrouver la maîtresse de Burgess, qui s’est enfuie avec ses objets. Il découvre alors qu’elle les a échangés contre une amulette lui assurant une éternelle jeunesse. Par la suite, Rêve finit par les récupérer auprès du fils d’Ethel (le Docteur Destin), de Johanna Constantine et de Lucifer. Mais rapidement, il doit faire face à une nouvelle crise. Le Vortex, une personne ayant la capacité d’abolir les barrière entre le monde des rêves et le monde réel...
Mettons-nous deux minutes à la place d’un auteur, écrivain ou scénariste : que peut-il y avoir de plus jouissif que d’inventer sa propre mythologie ? Créer des dieux, des demi-dieux, des entités dotées de pouvoirs incroyables, des règles pour régir tout cela et donner à cet univers une véritable cohérence, qui le rendra crédibles aux yeux des lecteurs ou des spectateurs ? Rien, sans doute !
C’est ce que Neil Gaiman (un auteur dont les romans sont parfois difficiles à lire) a réussi à faire dans ses romans graphiques consacrés publiés par DC Comics (bien vu, sur ce coup-là !). Et avec l’aide de David S. Goyer, un des meilleurs scénaristes d’Hollywood, ayant fait ses preuves fans un nombre impressionnant de films et de séries, et du créateur de la série, l’univers de Neil Gaiman déboule sur nos petits écrans et écrase tout sur son passage, avec des audiences record sur Netflix, ainsi que des critiques très élogieuses (le cumul n’est deux n’étant pas si courant) !
Netflix n’a pas souhaité communiquer sur le budget de la série... Mais nul doute qu’il soit pharaonique, au vu des images, toutes plus superbes les unes que les autres. Indépendamment de l’aspect financier, il est clair qu’un soin particulier a été apporté à la photographie, aux éclairages, aux décors, aux maquillages, aux costumes, aux effets spéciaux, au casting... à tout, en fait ! Et e plus, la série n’est pas dénuée d’un certain humour (noir)**.
Mais aussi belles soient-elles, les images ne sont pas le principal atout de cette série, qui brille avant tout par l’originalité de son scénario. On va en effet, en particulier dans les épisodes de la première partie de la série, de surprise en surprise, avec des personnages improbables tout droits sortis de l’imagination débordante de Neil Gaiman. A partir du 6ème épisode, toutefois, la série devient plus classique et plus prévisible, avec un ennemi unique et finalement assez traditionnel (un tueur en série), le Corinthien.
Dans le rôle de Morphéus, Tom Sturridge fait merveille avec son physique atypique (lié à un régime alimentaire très particulier...) et son extrême maigreur, mais aussi avec un talent d’acteur indéniable. La série accueille également de prestigieux invités, tels que le souvent inquiétant Charles Dance, devenu célèbre pour son rôle de Tywin Lannister dans Game Of Thrones, ainsi que l’impressionnante* Gwendoline Christie, elle aussi célèbre pour son rôle de Brienne de Torth dans la série tirée des romans de George R. R. Martin, sans oublier David Thewlis, bien connu des fans de la saga Harry Potter ! Quant au Corinthien, il est interprété par Boyd Holbrook, vu récemment dans Logan et dans le Predator de 2018, lui aussi excellent dans la série. A signaler également quelques stars recrutées pour des "voix" : David Tennant, James McAvoy, et même Mark Hamill !
La seule chose qu’on peut regretter concernant cette série qui, sans cela, aurait été quasi-parfaite, c’est son parti-pris excessivement "woke". Tous les "méchants" sont facilement identifiables : ils sont blancs, blonds et ont des yeux clairs ! Quant à la sexualité des personnages... on a l’impression qu’ils sont tous homosexuels ! Alors certes, un peu de diversité ne peut pas nuire, bien au contraire. Mais dans ce cas, pourquoi pas un personnage blanc, hétérosexuel et qui serait sympathique ? Après tout, ça existe aussi, non ?
* Elle mesure quand même 1m91 !
** J’ai beaucoup aimé le "congrès des céréales", qui rassemble tous les tueurs en série du pays... jeu de mot sur "cereal" qui sonne comme "serial" !