Le Règne du feu (Reign of Fire)
Rob Bowman, le réalisateur, n’a pas fait grand chose d’autre... mais le peu qu’il a fait n’est pas passé inaperçu. 31 épisodes d’X-Files, le film X-Files, Elektra, et donc le règne du feu. Pas mal, pour un débutant ! Le règne du feu, c’est presque une film à l’ancienne. Sans connaître le budget, on le devine assez faible. Alors beaucoup de choses sont habilement suggérées. On voit peu les dragons (sauf à la fin), la plupart du temps à contre-jour. En revanche, les dialogues et les idées font mouche. Et on frissonne dans ce monde où la prière du soir enseigne aux enfants les règles de survie élémentaires face aux dragons. Où la télévision est remplacée par des spectacles joués par les survivants (personnellement, j’ai adoré leur adaptation de star wars !). Où Londes n’est plus qu’un amas de ruines survolé par quelques silhouettes ailées inquiétantes qui déjà se dévorent entre elles, faute de mieux. Et cette ambiance de fin de monde, même si le scénario manque un peu de surprises, nous prend aux tripes jusqu’à la fin du film.
Le héros (Christian Bale, qu’on reverra dans Equilibrium) est celui-là même qui, le premier, alors qu’il n’était qu’un enfant, a découvert dans un tunnel en cours de forage à Londres ( ce n’était pas l’eurotunnel, mais cela aurait pu !), le premier des dragon à se réveiller. Au passage, il y a perdu sa mère... mais ce n’est après tout qu’une victime parmi d’autres de ces redoutables bestioles qui ont dépeuplé la planète avant même que le générique de début du film soit fini !
Il est opposé à Matthew MacConaughey (ami/ennemi de Jodie Foster dans Contact), dans un rôle de militaire légèrement fêlé, reconverti en tueur de dragons, et qui nous la joue à la Général Patton, mâchouillant interminablement un cigare genre barreau de chaise.
Fêlé, donc, mais pas complètement débile ... car il a découvert que le point fort des dragons (leur capacité à se reproduire à vitesse grand V) est aussi leur point faible. Leur peuple est en effet constitué à 99,99% de femelles pondeuses d’œufs ... mais ils n’ont qu’un seul mâle pour les féconder. Dès lors, on imagine sans peine la fin. Hé oui, ils vont y arriver, à débusquer ce fameux mâle et à le buter, permettant ainsi au genre humain de reprendre le contrôle de la planète, et par la même occasion son lent travail de destruction de celle-ci ...
Quoi qu’il en soit, les dernières scènes du film valent leur pesant de cacahuètes. Et on sent bien que l’essentiel du budget et des effet spéciaux y sont concentrés. La dragon est impressionnant à souhait, les décors sont grandeur nature, et les acteurs même pas doublés (ou un minimum). Et moi, quand je vois un dragon qui est le dernier de son espèce, dont les ailes sont trouées en de multiples endroits, lutter contre des humains qui sont eux aussi en voie de disparition, et pas en meilleur état, ça me fait flipper, et j’aime ça. On ne se refait pas ...