Outlander
Alien au pays des vikings, il fallait y penser ! Dans cette version moderne du conte de Beowulf (non, pas celui avec Christophe Lambert, arrêtez de ricaner...), le monstre comme le héros viennent de l’espace et débarquent sur terre pour régler une bonne fois pour toutes leurs comptes. Tiré par les cheveux ? Pas du tout ! Et de plus, le mélange des genres fait merveille.
Un vaisseau spatial s’écrase sur notre terre, en l’an 709 en Norvège. Un homme appelé Kainan en sort, qui ne tardera pas à capturé par des vikings. Mais il n’est hélas pas venu seul : un monstre était à bord, un Moorwen, une créature térrifiante, très puissante, qui va commencer à s’attaquer à tous les humains des environs...
Suite à un malentendu, deux chefs de clans vikings, Rothgar (John Hurt) et Gunnar (Ron Perlman), sont en guerre. En sauvant la vie de Rothgar, Kainan s’attire les faveurs de sa fille, Freya. Cela ne plait guère à Wulfric, un guerrier viking qui espère devenir roi à la place du roi. Mais Kainan et Wulfric vont peu à peu apprendre à s’apprécier et se respecter.
On finira par apprendre que Kainan et les siens, afin de coloniser une planète, ont exterminé les Moorwen, qui en étaient les indigènes. Comme quoi, le plus mauvais des deux n’est pas forcément celui qu’on croyait... mais ils en ont raté un, qui s’est vengé en exterminant la famille de Kainan et en montant ensuite à bord de son vaisseau !
Entre eux deux, il ne peut donc en rester qu’un... A moins que la bestiole soit capable de se reproduire ?
Un seul regret : on ne saura jamais comment Kainan, un terrien, finit par aterrir en Norvège, dans le passé. Effet d’un voyage à une vitesse supraluminique ? Peut être, mais ce n’est pas expliqué dans le film. Pas plus qu’on ne saura d’où vient le petit Moorwen. La créature à bord du vaisseau était elle une femelle, ou bien les moorwen ont-ils un mode de reproduction asexué, différent du notre ?
C’est sans doute le résultat des conflits entre les producteurs et le réalisateur... car d’après ce dernier, qui a décidé récemment de règler ses comptes avec les frères Weinstein, le film a été amputé de nombreuses scènes qui lui auraient donné davantage d’ampleur.
Si c’est vrai, c’est d’autant plus regrettable que même en l’état, Outlander est un excellent film ! Grâce notamment au travail remarquable de Patrick Tatopoulos, qui a créé un monstre original (avec ses étranges lumières internes) et crédible. Décidément, ce petit français s’impose comme le meilleur dans son domaine à Hollywood !
Le casting est également parfait. Jim Claviezel est remarquable de sobriété, Ron Perlman fait du Ron Perlman dans un rôle de colosse / buldozzer et on ne présente plus John Hurt. Et même les "second couteaux" sont remarquables. il faut dire aussi que, pour une fois dans un film de ce genre, il y a de "vrais" personnages, sur lequel le réalisateur prend le temps de s’attarder pour leur donner vie...
Alors on pourra toujours parler d’Alien, de Predator, De Beowulf et même de l’épisode Arena de Star Trek... Outlander n’ a copié personne et se suffit à lui-même. Et le mélange de SF et d’Heroic Fantasy imaginé par Howard McCain fonctionne à la perfection. A tel point qu’il serait étonnant que le procédé ne soit pas prochainement repris par d’autres réalisateurs en mal d’inspiration ...
Pour en revenir à Outlander, il ne serait pas surprenant que le film fasse un tabac en vidéo et qu’on lance le projet d’un Outlander 2. Si c’est le cas, espérons que cela sera sous la direction d’Howard McCain, qui pourra ainsi, nous donner une vision sans restriction de l’univers qu’il avait imaginé pour son Outlander !
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