Le Fantôme de l’Opéra
Un fantôme rode dans l’opéra. Il tombe amoureux d’une jeune cantatrice dont il décide de faire une diva, en échange de son amour. Voilà pour les grandes lignes issues du roman. Pour le reste, Dario Argento improvise : son fantôme n’est pas défiguré, il a été élevé par des rats, il y a une rivière souterraine sous l’Opéra de Paris ...
Dario Argento aurait-il été influencé par le Batman, le Défi de Tim Burton ? Cureusement, son film commence de la même manière, avec un bébé dont le berceau dérive sur une rivière souterraine avant d’être récupéré par ... des rats !
Voilà donc pour les origines du fantôme, dont on ne saura jamais pourquoi il a été ainsi abandonné. Car il n’est pas le moins du monde défiguré, même s’il présente les traits pargfois inquiétants de Julian Sands (resté célèbre des amateurs de fantastique pour son rôle dans les films de la saga Warlock) !
Pour le rôle de Christine, Dario a choisi sa sulfureuse fille, Asia ... mais, Messieurs, il vous faudra attendre une bonne heure avant qu’elle se déshabille ! Cela dit, son talent d’actrice, habillée ou pas, n’est pas discutable et elle porte sans problème le film sur ses jolies épaules... parfois facinée par le côté sombre du fantôme, parfois rassurée par la normalité de Raoul, son soupirant transi ...
Mais ce qui prédomine dans ce film, c’est bien entendu le côté sombre, voire très sombre, de la plupart de ses personnages. Cela va de l’exterminateur de rats qui en collectionne les queues au fantôme lui-même qui semble avoir des moeurs assez curieuses avec les rats (décidément très présents dans le film), en passant par de vieux pervers pédophiles qui s’attaquent aux petits rats (oui, encore !) de l’opéra à grand renfort de chocolats et de bonbons ...
Pour ce qui est de l’horreur pure, les amateurs seront servis et ce, dès les premières images du film. Dario Argento ne se contente pas d’une ou deux victimes : il y a en a tout au long du film ! Mais plus que les scènes "gore" elle-mêmes, c’est plutôt l’ambiance du film qu’il faut retenir. Qu’il s’agisse des coulisses de l’Opéra ou des bas-fonds, les décors (plutôt réussis en dépit d’un budget probablement limité) et les acteurs baignent dans des couleurs chaudes et de superbes éclairages... tout cela avec une excellente bande son signée Ennio Morricone.
Certains seront toutefois surpris par l’humour, parfois un peu peu noir, parfois assez loufoque (comme avec cette formidable scène de la machine à exterminer les rats !), très présent dans le film de Dario Argento et il est vrai que le réalisateur mélange beaucoup de genres et de thèmes dans son film : l’horreur, la tragédie (il est d’ailleurs souvent question de Roméo et Juliette, au travers de l’Opéra de Gounod), la comédie...
On peut même se demander si Dario Argento n’a pas voulu, au travers de ce Fantôme de l’Opéra, rendre hommage à la Comedia Dell’arte, tant son film en reprend de nombreux éléments (comme par exemple les valets / bouffons de la Diva)...
Quoi qu’il en soit, le résultat est loin d’être classique, loin des version traditionnelles du Fantôme de l’Opéra, loin aussi des films d’horreurs tous formatés selon le même modèle !
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