Anges et Démons
La saga de Robert Langdon, expert en symbologie, continue... Avec le roman, elle débutait car - faut-il le rappeler - Dan Brown a écrit Anges et Démons AVANT Da Vinci Code... mais il était passé presque inaperçu, avant que le succès mondial du Da Vinci Code le propulse à son tour au rang de best seller. Pour le film, on pourrait penser qu’on prend les mêmes, Ron Howard et Tom Hanks, et qu’on recommence... mais ce n’est que partiellement vrai.
Un groupe religieux nommé les Illuminati menace Le Vatican. Alors que le Pape vient de déceder, les quatre évèques pressentis pour le remplacer sont enlevés. Et surtout, un réservoir contenant des particules d’anti-matière a été volé dans un laboratoire et placé quelque part au Vatican. Lorsque la batterie maintenant ces particules en suspension sera épuisée, une explosion phénoménale anéantira le Vatican... et Rome. Pour essayer de retrouver les évèques et la bombe et décrypter l’étrange message laissé par les Illuminati, la police italienne et les gardes suisses du Vatican font appel à Robert Langdon. Ca tombe bien, cela faisait des années qu’il demandait à avoir accès à la fameuse bibliothèque ...
Il n’est guère étonnant que Ron Howard aie dû reconstituer les décors du Vatican pour le tournage de son film, Dan Brown, ses romans et ses films étant "persona non grata" ! Il faut dire qu’il a tout fait pour ça... Avant même d’imaginer que le Christ pouvait avoir eu une descendance (ce qui, pour une raison qui m’échappe, a choqué divers historiens, comme si un homme, fût-il le fils de Dieu, ayant atteint l’âge de 33 ans n’avait pu trouver le temps nécessaire à cela ...), le voilà qui réarrange la vérité historique pour céer une secte de dangereux fanatiques, les Illuminati...
Les Illuminati, un nom bien connu des tenants de la théorie du complot, serait selon Dan Brown un mouvement ayant tenté, à une époque reculée (celle de Galilée, qui en aurait été un membre éminent) de réconcilier la religion et la science. Au passage, il accuse gentiment l’Eglise d’avoir, tout au long de l’histoire, lutté contre la science, contre la vérité, contre le progrès... et d’avoir tenté d’exterminer les illuminati, les forçant ainsi à devenir une organisation secrète qui tente donc, 400 ans après, de prendre sa revanche !
Inutile de dire que le sujet était relativement explosif, compte tenu de l’influence de certaines associations catholiques américaines. C’est sans doute pour cela que le propos a été relativement adouci dans le film, comparativement au roman. Ron Howard, en bon adepte du politiquement (et religieusement) correct, a en effet fait de son mieux pour nous rendre sympathiques les évèques de Rome en conclave pour désigner le nouveau Pape, en passant rapidement sur les intrigues (pour ne pas dire magouilles) inévitablement générées par de telles élections...
Mais ce n’est pas la seule modification apportée par les scénaristes de Anges et Démons. Robert Langdon, à la différence du roman, travaille en étroite collaboration avec la police, qui le suit (et l’aide) tout au long de sa course contre la montre. Et la fin, avec le camerlingue s’envolant seul avec la bombe en hélicoptère, avant de sauter en parachute, est infiniment plus crédible que celle du roman, qui voyait Robert Langdon (qui déteste les avions ...) jouer les héros et sauver sa vie en plongeant après une longue chute libre dans le Tibre !
Quant à l’histoire d’amour entre le symbologue et la physicienne ... elle passe tout tout simplement à la trappe ! C’est d’ailleurs le principal défaut que l’on peut reprocher au film : le manque d’émotions manifestées par les personnages. Qu’il s’agisse du tueur qui élimine les évèques les uns après les autres, de Robert Langdon lui même, du camerlingue, des évèques, des policiers, personne ne semble réellement impliqué. Et la comble de l’indifférence est atteint avec le personnage de Vittoria, véritable potiche dont on se demande bien ce qu’elle fait ici et à quoi ou à qui elle peut bien servir ...
Reste quand même une formidable carte postale animée, qui donne vraiment envie d’aller à Rome (une ville fantastique, que le film ne fait pourtant qu’effleurer) et un thriller qui fonctionne plutôt bien, avec une course contre la montre et un jeu de pistes à base d’énigmes, mais qui "passent" d’autant mieux qu’elles sont moins nombreuses que dans Da Vinci Code. Tout cela donne un bon film... mais s’agissant de l’adaptation d’un best seller mondial par Ron Howard avec des acteurs commme Tom Hanks et Ewan McGregor, c’est quand même un peu court.
Moralité : on préfèrera comme roman Da Vinci Code à Anges et Démons ... et on préfèrera comme film Anges et Démons à Da Vinci Code !
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Pourquoi évoquer Anges et Démons sur ce site ? Parce qu’il est question d’anti-matière, évidemment !
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