Brightburn - L’Enfant Du Mal -- Votre note ?


Brightburn - L’Enfant Du Mal

David Yarovesky
lundi 4 octobre 2021
par Didier GIRAUD
popularité : 8%

Une nuit, un couple de fermiers assiste à la chute d’une météorite, qui s’avère être une capsule spatiale contenant un bébé. Pour Kyle et Tori Breyer, qui ne parvenaient pas à avoir d’enfant, c’est un cadeau du ciel et ils décident de l’adopter et de l’élever. Douze ans après, le jeune Brandon commence à avoir un comportement bizarre et à développer des pouvoirs : force surhumaine, invulnérabilité, super-vitesse, lasers oculaires... Recevant d’étranges messages, il découvre la capsule qui avait été cachée par ses parents adoptifs, qui est la source de ces messages, et comprend d’où il vient. A l’école, un incident impliquant une élève qui lui plait mais qui finit par le rejeter, va le faire basculer dans la violence. Brandon finit alors par comprendre la raison pour laquelle il a été envoyé sur Terre...

Que se serait-il passé si Superman avait été animé de mauvaises intentions ? C’est l’idée de départ de ce film produit par James Gunn (le réalisateur des Gardiens De La Galaxie), qui nous propose un scénario (écrit par Brian Gunn et Mark Gunn...) qui est une sorte de négatif de Superman. A la différence de Clark, le jeune Brandon n’a pas été envoyé chez nous pour le sauver d’une catastrophe planétaire, et encore moins pour veiller sur l’humanité. Attention spoiler : il a été envoyé (sans doute par une civilisation extra-terrestre malfaisante) pour conquérir la Terre. Et il a un mauvais fond, car au moment où on le découvre à douze ans, il semble avoir déjà un intérêt malsain pour l’anatomie et les organes humains et présentes toutes les caractéristiques d’un psychopathe, sans oublier sa sexualité qui s’éveille...

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Quoi de plus inquiétant et imprévisible qu’un psychopathe en devenir, qui plus est lorsqu’il est pré-adolescent et doté de super-pouvoirs ? C’est sans doute ce qui fait l’efficacité de ce film, qui à la différence des productions Marvel et DC, nous montre l’horreur que peuvent constituer les souper-pouvoirs, lorsqu’ils sont utilisés pour faire le mal, surtout quand il n’y a ni Avengers ni Justice League pour faire face, mais uniquement de fragiles êtres humains !

Si on tient compte de son budget très limité de 6 millions de dollars, le film nous offre des effets spéciaux remarquables, même si on reste évidemment loin des standards des films de super-héros de chez Marvel ou DC. Ici, il n’est pas question de combats, puisque le personnage principal est le seul à être doté de super-pouvoirs... Et les quelques scènes d’horreur (assez gore, il faut l’avouer, comme celle de mâchoire décrochée ou celle du morceau de verre dans l’oeil, filmée en très gros plan) s’avèrent plutôt efficaces, à la fois horrifiques et dérangeantes.

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Le réalisateur David Yarovesky, pourtant presque inconnu au bataillon (réalisateur de The Hive, il a aussi travaillé au montage des Gardiens De La Galaxie, ce qui explique sans doute sa présence sur ce film produit par James Gunn), fait preuve d’un certain savoir-faire, avec une utilisation intelligente du hors-champ, pour cacher (efficacement) la misère des effets spéciaux tout en faisant appel à l’imagination du spectateur, mais aussi avec une photographie de qualité et un sens certain de la mise en scène qui lui permet de rendre certaines scènes réellement impressionnantes, sans pour autant dilapider son maigre budget !

Du côté des acteurs, rien de particulièrement bling-bling, mais Elisabeth Banks (vue dans Horribilis de... James Gunn ! Mais aussi en Betty Brandt dans les trois Spider-Man de Sam Raimi, ainsi que dans les films de la saga Hunger Games, dans le rôle de Effie Trinket... et même dans Power Rangers) est tout à fait crédible en mère tout d’abord protectrice, puis effrayée, puis résignée à essayer de ce débarrasser de ce fils qu’elle avait pourtant tant désiré... Le jeune Jackson Dunn s’avère en tous points remarquable dans le rôle de Brandon, parfois effrayé mais souvent effrayant avant de devenir un tueur implacable. Et on est toujours heureux de retrouver l’excellent Michael Rooker (alias Yondu dans Les Gardiens de la Galaxie de... James Gunn, là encore !), même s’il ne s’agit que d’un petit rôle.

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Quant aux amateurs de comics et de super-héros, ils trouveront dans le film de très nombreuses références au Superman de Smallville (la ferme ressemble à s’y méprendre à celle de la série) et apprécieront sans doute le détournement habile de certains codes, tels que le masque porté par Brandon (à mi chemin entre le masque de super-vilain et celui des plus grands personnages de slashers, de Halloween à Scream en passant par les Vendredi 13) ou encore le symbole que dessine le personnage pour signer ses crimes, qui fait évidemment écho au fameux "S" de la tenue de Superman. Certains pourront également se souvenir de Red Son, un excellent comics qui s’était penché sur l’idée d’un Kal-El dont la capsule se serait écrasée en Union Soviétique au lieu de tomber en territoire américain...

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Brightburn est donc, au final, une bonne surprise. Certains ont émis l’hypothèse que les scènes finales, montrant d’autres personnages semblables à Brandon, pourraient laisser espérer le développement d’un univers "dark" avec d’autres personnages détournés des plus grands héros de chez DC. Info ou intox ? On n’en sait rien. Mais un Brightburn 2, ou un spin-off, serait le bienvenu, tant on reste (sans jeu de mots) sur notre faim sur la fin !

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