Les Intrus (The Uninvited)

Anna est une jeune ado qui vient de faire un séjour en hôpital psychiatrique, après avoir tenté de se suicider. Il faut dire qu’à la maison, ce n’est pas la joie. Sa mère, qui était déjà très malade, est morte dans un incendie. Et son père l’a très vite remplacée par Rachel, son infirmière, une jeune et belle blonde. Anna et sa soeur sont d’ailleurs persuadées qu’elle est responsable de la mort de leur mère et vont tenter de le prouver ...
Quelques apparitions inquiétantes d’une mystérieuse petite fille, de la mère des deux soeurs puis d’un jeune garçon qui vient de mourir noyé... pas de doute, on est bien dans le domaine du fantastique.
Pourtant, par son scénario et sa réalisation, Les Intrus est bien plus proche du thriller classique. C’est d’ailleurs ce qui fait son intérêt : à la différence de la plupart des films fantastiques, celui-ci nous ballade en permanence sur de fausses pistes ! On a du mal à croire, en dépit de son air diabolique, que Rachel soit coupable de dont on l’accuse. Ce serait trop simple... Mais si ce n’est pas elle, qui donc donc pourrait être le coupable ? Le père ? Pourquoi pas ? La grande soeur ? Peut être bien ...
Pour leur première réalisation, les frères Guard font preuve d’une belle maîtrise. Images bien léchées, rythme parfait (avec ce qu’il faut de lenteur, mais pas plus)... et surtout, un casting épatant. Pas de grands noms, mais d’excellents acteurs, à commencer par la jeune Emily Browning (Le Vaisseau de l’Angoisse, Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire), parfaite en ado déséquilibrée, complice d’une soeur en pleine rebellion contre sa belle-mère.
Elizabeth Banks (qui interprète Betty Brant dans la saga Spider Man, vue également dans Horribilis et Appelez Moi Dave ) mérite une mention spéciale : elle est ici à la hauteur des plus grandes actrices restées célèbres pour leurs rôles de femmes manipulatrices et diaboliques. Difficile en la voyant de ne pas penser à Sharon Stone dans Basic Instinct (même si Les Intrus est un peu moins "sulfureux")...
Quant à David Strathairn (Les Chroniques de Spiderwick), il est lui aussi parfait dans le rôle d’un père amoureux d’une belle jeunette mais un peu dépassé par le conflit entre elle et ses filles.
Aucune faute de goût, un scénario diaboliquement malin, une bande son excellente (comme souvent lorsqu’elle est signée Edward Shearmur), un décor paradisiaque mais isolé et donc proprice aux accidents et aux morts accidentelles ... on n’est vraiment pas loin du "best of" !
On ne peut hélas en dire plus, car il n’est pas question de dévoiler le twist final... mais disons simplement qu’il rappelle celui d’un autre film bien connu. C’est le seul léger "défaut" de ce film... mais il ne gâche en aucune manière le plaisir du spectateur !
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