Extraits du roman Calvaires
Le premier vous donnera une idée de l’ambiance et des thèmes fantastiques évoqués. Le second aussi ... mais avec un humour très présent dans une grande partie du roman, ce qui constitue selon Eric Chesneau sa "marque de fabrique" et ce qui confère à Calvaires une originalité certaine. Mais jugez-en par vous même en lisant ces deux extraits. Et si vous voulez découvrir ce qui se passe avant, entre les deux, et après ... achetez le roman !
EXTRAIT 2 : P107-118
Samedi après-midi
Ailes violentes
— Vous pouvez entrer... C’est ouvert ! Au fond du couloir, je vous prie...
Le portier électronique crachote. La voix est métallique, grésille désagréablement aux oreilles. Mais puisqu’on me le demande. J’entre. Je cherche vainement un paillasson pour m’essuyer les pieds. Malaise. J’aurais dû prendre mes chaussons. Je gratouille provisoirement mes semelles de caoutchouc sur une pierre plate qui flanque la maison au toit d’ardoise ; ça fera l’affaire.
La porte s’ouvre sur le damier d’un couloir assez large. A main gauche, une grille de fer forgée dévoile une sorte de salon plutôt cossu, occupé par une demi-douzaine de fauteuils de cuir d’un vert foncé. Sur les murs, quelques aquarelles que je juge aussitôt sans grand intérêt, à part une peut-être. Une vue de la forêt proche en automne, aisément reconnaissable à ses billes géantes de granit et au filet d’eau rouge qui serpente entre les fougères brunies. Une odeur persistante de naphtaline me prend à la gorge avant de s’amenuiser, victime d’un début d’acclimatation…
Une flaque de lumière éclaire le fond du couloir. J’avance à pas mesurés.
Laissant au passage quelques flaques d’eau boueuses sur le damier.
— Avancez, je vous en prie...
Je n’aperçois de prime abord qu’une nuque au cheveu ras, pour ainsi dire inexistant, penchée sur un plan de travail de belle taille. Un dos voûté, revêtu d’une chemise mauve, des épaules larges d’habitué des salles de culture physique. Deux lampes halogènes sont plantées de chaque côté du plan de travail. Un peu intimidé, je contourne ce dernier.