Daybreakers
Vous pensiez avoir tout vu sur les vampires ? hé bien non ! Voilà un film dont le scénario pose un principe de départ original : les vampires, en 2019, règnent sur la terre (sans qu’on sache vraiment comment on a pu en arriver là, mais peu importe). A tel point que les humains, élevés comme du bétail pour fournir la population vampire en sang frais, sont en voie de disparition. Du coup, la famine menace et le peuple vampire gronde...
Dans la société des vapires, tout part à vau-l’eau. Le cours des actions des entreprises qui vendent du sang s’écroule et le nombre de vampires dégénérés augmente de jour en jour : le manque de sang les transforme en créatures incontrôlables, qui se dévorent entre elles ou se mangent elles mêmes, ce qui accélère leur mutation...
Edward Dalton (Ethan Hawke) est un vampire chercheur que tente de synthétiser un substitut au sang humain... mais qui souhaiterait aussi sauver la race humaine, voire redevenir humain, si cela s’avérait posssible. Cela n’est pas le cas son frère Frankie, dont le travail est de traquer les rares humains survivants ; et encore moins du dirigeant Charles Bromley (Sam Neill), dont le jugement est obscurci par sa soif de sang et qui ne se préoccupe pas le moins du monde de la pénurie de sang dont souffrent ses concitoyens, du moment que son approvisionnement est assuré !
Mais tout va changer lorsque Edward rencontre un ancien vampire, redevenu humain...
Voilà un film qui nous change agréablement des bluettes façon Twilight ou des films d’action pure du genre Blade ou Underworld. Il y a peu de scènes d’action, finalement, dans Daybreakers, sauf à la fin (assez sanglante, d’ailleurs). Et ces quelques scènes sont plus "réalistes" que spectaculaires.
En fait, Daybreakers n’est pas un film de vampires au sens traditionnel du terme. Certes on y retrouve tous les éléments fondamentaux du genre (contamination par morsure, quasi-immortalité, sensibilité à la lumière)... mais c’est loin d’être l’essentiel de ce film, qui se positionne avant tout comme un film de SF, dont le thème est la vampirisme et qui s’intéresse avant tout à cette étrange société, à son évolution, à la manière dont pourraient se comporter d’anciens humains devenus vampires, les véritables humains ayant presque disparu de la surface de la planète... La thématique de Daybreakers est donc plus proche de celle du Survivant (le film dont Je Suis Une Légende était un remake) que de celle de 99% de la production des films de vampires !
Avec des acteurs aussi charismatiques qu’Ethan Hawke (Bienvenue à Gattaca), Sam Neill et Willem Dafoe (le bouffon vert dans Spider Man) et le travail remarquable effectué sur les effets spéciaux par les deux réalisateurs, Daybreakers se démarque réellement de la production hollywwodienne classique. Certes, le film s’avère divertissant et finit presque un peu trop bien, mais l’état d’esprit reste celui d’une série B que n’aurait pas renié un réalisateur tel que John Carpenter, avec la critique sous-jacente de notre société de consommation, qui dérive lentement vers une société de pénurie, avec un écart de plus en plus grand entre les plus démunis et les plus riches. Car le fait qu’il s’agisse de vampires plutôt que d’humains ne change rien au propos...
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