Danger Planétaire (The Blob)
Sorti en 1958, le film est ressorti dans les années 70 en France (surfant sur la notoriété de Steve McQueen) sous le titre Danger Planétaire. Mais son titre anglais est de loin le meilleur : le mot "blob" a été inventé pour l’occasion et la réussite est totale. Non seulement il est suffisamment évocateur pour décrire parfaitement le monstre gélatineux et organique du film, "indescriptible, indestructible et que rien ne peut arrêter" comme nous le dit l’affiche, mais il devient de plus une véritable "marque" et entre dans le langage courant des fans de SF ! Par la suite, d’autres films du Blob voient le jour : Attention au Blob en 1972 (suite), The Blob de Chuck Russell en 1988 (remake) ... et même un film comme Evolution de Ivan Reitman en 2001 en est directement inspiré.
Le jeune Steve Andrews file le parfait amour avec Jane Martin. Mais une météorité va perturber leur idylle. Tombée à proximité de l’endroit où ils flirtaient, elle va faire une première victime : un vieil homme qui s’en approche d’un peu trop près. Alors qu’il la touche avec un bâton, une étrange matière gélatineuse va atteindre sa main et ne plus la lâcher.
L’étrange matière ne pas tarder à absorber totalement le vieil homme. Puis ce sera le tour du médecin chez lequel les deux jeunes gens l’avaient amené...
Steve, qui a tout vu, se décide alors à alerter le sheriff et la ville toute entière. Mais évidemment, personne ne va le croire. Jusqu’au moment où il sera trop tard ...
Evidemment, il faut garder à l’esprit que le film a plus de 50 ans... et que déjà, à l’époque, il s ’agissait d’un film à petit budget ! D’ailleurs, dès le générique puis ensuite, dès la première scène (le baiser entre Steve et Jane) on se rend bien compte qu’on est dans les années 50. Il y a des détails qui ne trompent pas ! Qu’il s’agisse du générique façon dessin animé, de la musique romantique avec violons chevrotants, des voitures américaines rutilantes, sans oublier la coiffure de la jeune femme, pas de toute, on est bien dans la période "happy days" ! Cela dit, il y a deux ou trois bonne raisons de s’attarder sur cette relique du passé...
Tout d’abord, les scénaristes et le réalisateur se sont attachés à donner une certaine consistance aux personnages et à travailler les dialogues, ce qui n’est jamais du temps perdu dans un film, fût-il d’horreur et à petit budget. Et peut être même encore plus quand il s’agit d’un film d’horreur à petit budget...
Ensuite, la première partie du film est tout à fait convaincante, avec un Blob plutôt bien fait et qui était sans doute assez effrayant en 1958... bien plus, en tout cas, que lorsque qu’il va atteindre les dimensions d’un bâtiment ! On est là dans un schéma tout à fait classique, consistant à faire monter le suspense et l’horreur au fur et à mesure que la menace grandit elle aussi... un procédé qu’on reverra très souvent et qu’on voit encore fréquemment d’ailleurs !
Enfin, c’est un plaisir de (re)découvrir Steve McQueen (prénom Steven au générique !) dans son second film et le premier dont il ait tenu le rôle principal, ainsi que son petit sourire en coin et son jeu tout en décontraction (sauf quand son visage est déformé par la peur ... là, il bien avouer qu’il surjoue un peu ! ).
Un seul regret : la fin un peu trop "facile" et un peu trop rapidement expédiée. Enfin, au moins, les scénariste n’auront pas de mal à nous pondre une suite. Avec le réchauffement de la planète, ce bon vieux Blob finira bien par sortir de son hibernation ...
The Blob n’a certes pas révolutionné le cinéma d’horreur et de SF, mais il a quand même réussi à créer un mythe en partant de rien, ce qui n’est pas si courant dans l’histoire du cinéma fantastique ! A part Alien (là encore, un terme qui est passé dans le langage courant) lui aussi créé au cinéma sans passer par la case littérature), je ne vois pas d’autre exemple d’un telle réussite. The Blob n’arrive certes pas à la cheville du film de Ridley Scott, d’un point de vue cinématographique, mais avec la mode actuelle des remakes, on peut parier qu’on reverra d’autres créatures gélatineuses absorbant tout sur leur passage dans les années à venir !
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