Troll Hunter

Un groupe d’étudiants qui cherchent à tourner un documentaire sur des braconneurs tuant des ours se met à suivre un certain Hans, qui a tout d’un chasseur. Rapidement, ils vont se rendre compte que ses proies ne sont pas des ours, mais des trolls. Hans travaille en effet pour une agence gouvernementale chargée d’assurer la sécurité des norvégiens contre les trolls, tout en gardant le secret sur leur existence. Mais Hans en a assez de faire ce qu’il estime être un sale boulot et décide d’autoriser les jeunes journalistes à l’accompagner, afin qu’ils puissent tout révéler au grand public...
Encore un "vrai-faux" documentaire ? Encore un coup à la Blair Witch ? Ou, pour évoquer de meilleurs films, à la Cloverfield ou à la Rec. ? Oui, mais voilà : il y a la forme et il y a le fond. Et même si la forme - des images prise à la va-vite par des semi-amateurs et montées un peu n’importe comment - ne surprend plus guère aujourd’hui, le fond de ce Troll Hunter réserve de bien belles surprises.
D’ailleurs, comme pour Rec. et Cloverfield, le recours à un soi-disant "document authentique" est un véritable choix et non pas une astuce visant à pallier un budget insuffisant. Car visiblement, même si on ne connaît en France ni les acteurs ni le réalisateurs (tous norvégiens), le film n’a pas manqué de moyens, comme en témoignent des images parfois superbes et surtout des effets spéciaux plutôt réussis.
Mais le principal attrait du film, c’est cette idée - délirante- selon laquelle les trolls auraient une existence réelle, délibérément cachée par le gouvernement norvégien qui s’efforce de "gérer le problème troll" tant bien que mal, en rendant parfois les ours responsables de certains massacres de bétail ou même, parfois, d’humains !
Et à partir du moment où les jeunes cinéastes et le chasseur de trolls font équipe, on va peu à peu découvrir la nature de ces étranges créatures, leur vie, leurs coutumes, leurs forces et leurs faiblesses... ce qui devient rapidement assez fascinant. C’est ainsi qu’on va découvrir que ces trolls là n’ont pas grand chose à voir avec ceux que l’on trouve dans les contes et légendes, ou dans les romans d’heroic fantasy. Ce sont principalement des animaux, à l’apparence vaguement humaine mais variable d’une espèce à l’autre, à l’intelligence plus que limitée, dotés d’un appétit redoutable et pouvant atteindre une taille respectable...
L’autre point fort du film, c’est son humour parfois très noir, très décalé, favorisé par l’opposition entre les personnages des jeunes reporters et Hans, un dur dans la grande tradition des personnages inspirés du western (Jonah Hex, Van Helsing...) qui bénéficie en outre dans la VF de la voix du doubleur attitré de Sylvester Stallone et portant barbe, chapeau et manteau de cuir... et tout un tas d’accessoires indispensables ç tout bon chasseur de trolls !
Tout cela a valu à Troll Hunter d’être projeté au cours de nombreux festivals. Mais il n’a sans doute pas reçu les prix qu’il aurait mérités. Espérons que ce n’est pas parce qu’il est norvégien...
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