Intruders

Deux enfants qui ne sont jamais vus, un garçon en Espagne et une fille en Angleterre, font les mêmes cauchemars, terrifiés par une créature qui cherche à s’emparer de leur visage. Mais peu à peu, les cauchemars deviennent de plus en plus réels et semble prendre forme. Craignant pour leurs enfants, les deux parents se lancent chacun de leur côté à la recherche de la cause de cette étrange peur...
Si on devait caricaturer les styles respectifs des films fantastiques américains, anglais et espagnols, on pourrait dire que les premiers ont souvent pour protagonistes un groupe de jeunes gens, que les deuxièmes se déroulent volontiers au siècle dernier (pour ne pas dire avant-dernier) dans l’aristocratie ou la grande bourgeoisie, alors que les troisièmes ont généralement pour cadre une maison ordinaire abritrant une famille ordinaire... et c’est le cas d’Intruders, dont les personnages n’ont absolument rien d’extraordinaire !
Juan Carlos Fresnadillo est d’ailleurs bien plus à l’aise dans ce registre que dans celui, plus hollywoodien et spectaculaire qu’il avait choisi pour réaliser 28 Semaines Plus Tard, la suite (pas très réussie) de 28 Jours Plus Tard.
Dans Intruders, il exploite à la perfection un scénario difficile (pour le réalisateur, pas pour le spectateur) et parvient à créer avec sobriété et sans recourir à une débauche d’effets spéciaux une ambiance angoissante, voire terrifiante, tout en dissimulant avec habileté le twist final qui, comme il se doit et comme son nom l’indique, ne nous est révélé qu’à la fin (même si les plus avertis auront deviné un petit peu avant de quoi il retourne) !
Comme c’est le cas aujourd’hui de plus en plus souvent, le casting est international avec quelques acteurs et actrices espagnols, mais aussi hollandais (Carice Van Houten, vue dans Repo Men, Black Death et dernièrement dans la saison 2 du Trône de Fer), britannique (Clive Owen, vu dans Sin City et surtout dans Les Fils De L’Homme), Allemand (Daniel Brühl) et néo-zélandais (Kerry Fox, vue dans La Sagesse Des Crocodiles) ! Mais tout ce petit monde fait plutôt bon ménage et contribue à faire d’Intruders un film fantastique solide et sérieux.
En outre, il nous propose une réflexion et avance même une hypothèse concernant l’origine de nos peurs, qui vaut ce qu’elle vaut mais qui ne semble pas si délirante que ça. On n’en dira pas plus car on ne voudrait pas "spoiler" Intruders en révélant son twist final, mais espérons que ça donnera à réfléchir aux futurs parents qui verront le film...