Phase IV
Une étrange mutation conduit les fourmis à entrer en guerre avec l’humanité. Voilà, tout est dit en une courte phrase. On se saura jamais la véritable cause de cette mutation, due à un phénomène astronomique venu d’ailleurs ... ou pas ! Peu importe. Voilà les fourmis désormais dotées d’une conscience et d’une intelligence collectives redoutables.
Mais d’où sort ce film ? C’est ce que se sont demandés les spectateurs (trop peu nombreux, hélas) qui ont vu Phase IV au moment de sa sortie, et ceux qui ont eu la chance de tomber sur une des rares rediffusions, ou de le louer en VHS ...
Inutile de chercher : Saül Bass a certes été un bon spécialiste des génériques, qui a travaillé avec quelques grands noms (Kubrick et Hitchcock notamment), mais il n’a réalisé qu’un seul film ! Quant à l’auteur du scénario, Mayo Simon, il est à peine plus connu : il fut le scénariste de Futureworld, la suite de Westworld (en français, Mondwest, film de Michael Crichton) et le créateur avec Herbert F. Solow de la série L’Homme de l’Atlantide. Rien ne permettait donc de s’attendre à un tel "OVNI cinématographique".
A quoi peut-on comparer Phase IV ? A 2001 L’Odyssée de L’Espace, pour son rythme très lent, son univers visuel très particulier et son contenu indéniablement philosophique ; au roman Les Fourmis de Bernard Werber, formidablement bien documenté (on sent bien que Phase IV l’était déjà, plus de 20 ans avant) ; au documentaire Des Insectes et des Hommes ... et c’est bien normal puisque Saül Bass a fait appel au cameraman spécialisé en macrophotographie qui en avait réalisé les images !
Bref, de bien belles références. Pourtant, le film n’a rien à voir avec un documentaire ! Il y a bel et bien une histoire, avec des personnages, un début, une fin... Mais il faut avouer que les longs plans-séquences sur les fourmis (et il s’agit de vraies fourmis, et non pas d’effets spéciaux), parfois difficiles à décrypter, peuvent ajouter à la confusion de spectateur... mais aussi à l’intérêt du film !
Car avec les deux scientifiques chargés d’observer cette mutation des foumis, il est aussi question d’infection et de mutation après que l’un d’entre eux se soit fait piquer... jusqu’à ce qu’on finisse par se demander si la situation ne s’est pas inversée, l’observateur étant devenu l’observé : ce sont peut être désormais les humains qui sont l’objet d’expériences menées par les fourmis !
Il serait dommage d’en dire plus. S’agissant d’un tel chef d’oeuvre, mieux vaut vous en faire votre propre opinion et votre propre interprétation... tout en sachant qu’on ne vous a pas tout dit, et que Phase IV vous réserve quelques surprises.
Alors installez-vous... éteignez les lumières, plongez-vous dans l’ambiance unique de ce film exceptionnel, et régalez-vous !
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