Wonder Woman

La petite Diana a grandi sur l’île de Themiscyra, invisible aux humains, élevée par sa mère Hippolythe, la reine des amazones, qui ont pour mission de protégéer l’humanité d’Arès, le dieu de la guerre autrefois vaincu par Zeus, mais qui prépare son retour. Seule enfant sur cette île exclusivement peuplée de femmes, Diana est entraînée durement par sa tante, la générale Antiope, jusqu’au jour où un homme fait accidentellement irruption dans leur monde, le pilote Steve Trevor, sauvé de justesse par Diana. Lorsque les allemands débarquent, Diana cdécide que le temps est venu pour elle de quitter son île pour venir en aide aux humains, en pleine première guerre mondiale...
Ce n’est pas souvent que DC, jusque là à la traîne de Marvel pour ce qui concerne les adaptations cinématographiques, parvient à innover. Alors, ne boudons pas notre plaisir et saluons ce premier film de super-héroïne de l’ère moderne (mieux vaut en effet oublier le Supergirl de 197...), le premier depuis le X-Men sorti en 2000 et qui a marqué le début du phénomène des super-héros au cinéma. Saluons aussi ce premier film de super-héros réalisé par... un réalisatrice !
Dans sa tentative un peu précipitée pour lancer, après les Avengers de Marvel, son propre univers cinématographique autour de la Justice League, DC sort donc son quatrième film (après Man Of Steel, Batman Vs. Superman et Suicide Squad), avant celui qui devrait les réunir tous (plus Flash, Aquaman, Green Lantern et Cyborg)...
Pour résumer, Wonder Woman est l’équivalent chez DC du premier Captain America. Même si l’action se situe pendant la première guerre mondiale (et non la seconde), le principe est un peu le même : donner à un personnage emblématique et atypique une histoire et par là même une crédibilité (que d’autres personnages plus "simples", comme Flash, possèdent plus naturellement).
C’est sans doute important car Wonder Woman n’est pas partie pour jouer les seconds rôles dans la saga DC à venir ! Ceux qui ont connu la série Wonder Woman peuvent oublier la très sexy (mais un peu fragile) Lynda Carter. Cette nouvelle version incarnée par Gal Gadot correspond à la Wonder Woman des comics les plus récents, qui est pratiquement l’équivalent en puissance de Superman (comme on a pu le voir dans Batman V. Superman).
Et il faut bien reconnaître que Gal Gadot est impressionante ! D’une beauté sortant de l’ordinaire hollywoodien, l’actrice israélienne (ce qui a valu au film d’être boycotté dans plusieurs pays musulmans...) est l’atout numéro un du film, reléguant au second plan le pourtant beau gosse Chris Pine (le capitaine Kirk de la nouvelle saga Star Trek)... et au 3ème ou 4ème plan le méchant du film, interprété par David Thewlis (Remus Lupin dans les Harry Potter), excellent acteur mais manquant un peu trop de charisme pour être crédible en dieu de la guerre ! Et si le film n’a rien d’un manifeste féministe, il évite habilement tous les clichés pour imposer comme une évidence son héroïne, au fur et à mesure qu’elle découvre l’étendue de ses pouvoirs, comme un des personnages les puissants de l’univers DC.
Côté réalisation, il n’y a pas grand chose à reprocher à Patty Jenkins, si ce n’est que le film reste un peu en deça des meilleures productions Marvel pour ce qui est de la virtuosité des scènes d’action, avec notamment un abus des ralentis... même si c’est l’occasion d’admirer Gal Gadot en pleine action !
Evidemment, les fans de la série des années 70 risquent d’être un peu perturbés, autant par la plastique de Gal Gadot, d’un aspect beaucoup moins fragile que Lynda Carter (qui avait pourtant elle aussi un physique très avantageux), que par le sort réservé au personnage de Steve Trevor.
Mais l’objectif est atteint, avec un film doté d’une bonne dose d’humour, d’un scénario un peu naïf mais qui correspond à la personnalité de son héroïne venue d’une île paradisiaque, qu’on a maintenant envie de voir confrontée à notre monde moderne et, surtout, aux autres héros de la Justice League !