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La Couleur Tombée du Ciel (Color Out of Space)

Richard Stanley
samedi 5 décembre 2020
par Didier GIRAUD
popularité : 2%

Peu de temps après s’être installés en pleine campagne pour élever des alpagas, les Gardner, une famille américaine lasse du tumulte de la vie moderne est confrontée à la chute d’une météorite à proximité de chez elle. Peu à peu, une mystérieuse lumière va affecter leur environnement, provoquant d’étranges mutations. La végétation, l’eau puis les insectes sont tout d’abord touchés. Puis le phénomène atteint d’autres animaux, avant finalement de s’étendre aux Gardner eux-mêmes...

Adapter l’œuvre de H.P. est toujours une gageure. Beaucoup s’y sont essayés et bien peu ont réussi, à l’exception d’un ou deux spécialistes du genre, le plus souvent dans des séries B, hélas. Pourtant, la tentation est toujours grande de transposer à l’écran les textes du père de l’horreur moderne et les plus grands noms du cinéma hollywoodiens (Guillermo Del Toro notamment) ont eu, ou ont encore, dans leurs cartons des projets qui, espérons le, verront bientôt le jour et mettront à l’honneur les plus grands romans et nouvelles de cet écrivain au style et à l’imaginaire si particulier.

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Richard Stanley n’est pas un de ces grands noms hollywoodiens mais bizarrement, avec seulement deux films un peu "underground" (Hardware et Le Souffle du Démon), un troisième à l’histoire très agitée qu’il a failli réaliser (L’Île du Docteur Moreau avec Marlon Brando), quelques court-métrages et documentaires, il s’est forgé une réputation de réalisateur culte.

Pour être franc, le terme "culte" est sans doute un peu exagéré, mais celui d’ "atypique" lui convient assez bien et ce nouveau long métrage confirme qu’il s’agit bien d’un réalisateur intéressant, doué et doté d’une vision qui fait cruellement défaut à d’autres qui se contentent de livrer des productions formatées et standardisées.

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Avec un budget de seulement 6 millions dollars, Richard Stanley est parvenu à convaincre Nicolas Cage (qui cela dit est bien connu pour refuser rarement un rôle...) mais aussi Joely Richardson (Loch Ness, Event Horizon, Mimzy Le Messager du Futur, Vampire Academy, Fallen), de faire partie de l’aventure, ce qui bien évidemment contribue à éveiller la curiosité des amateurs d’étrange

Il est aussi parvenu à livrer des effets spéciaux assez soignés, qui ne sont pas sans rappeler ceux du The Thing de John Carpenter et surtout conformes à l’idée qu’on peut se faire d’une ambiance lovecraftienne. Chez Lovecraft en effet, tout est "indicible", "indescriptible", "inimaginable", ce qui conduit généralement ses personnages à perdre plus ou moins la raison, face à une réalité qui dépasse leur compréhension et remet en cause tout ce qu’ils pouvaient tenir pour acquis. Ici, il s’agissait tout de même de rendre à l’écran une couleur (tombée du ciel, de l’espace ou hors de l’espace, selon les traductions) n’appartenant pas à notre spectre visuel ! Et assez étonnamment, le réalisateur parvient à ses fins, instaurant une ambiance pesante, de plus en plus glauque au fur et à mesure que les personnages plongent dans l’horreur et la folie, sans jamais tenter d’apporter la moindre explication et sans jamais tomber dans le gore extrême.

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Richard Stanley a fait le choix de resituer l’histoire à notre époque, plutôt qu’à celle de la fin du XIXème siècle décrite dans sa nouvelle de 1927, ce qui pourra sans doute choquer quelques un des fans les plus puristes de l’auteur. Mais il faut bien avouer que l’histoire ne perd rien de son intérêt dans ce contexte contemporain. Bien au contraire, on peut décrypter dans le film de Richard Stanley un message écologiste, ainsi qu’une critique de notre société moderne, tant tous ses personnages semblent stressés, traumatisés par leur passé et torturés (un père de famille à la limite de l’alcoolisme, une mère rescapée d’une grave maladie, une fille qui tente de s’adonner à la sorcellerie) au point de sombrer - assez rapidement tout de même - à la folie, une fois confrontés à des événements qui échappent à leur entendement...

Dans ces conditions, il ne fallait pas s’attendre à une happy end et Richard Stanley a eu l’intelligence de ne pas céder à cette tentation, qui aurait fait perdre au film une bonne partie de sa force et n’aurait pas été fidèle à l’œuvre de Lovecraft. Au contraire, avec sa fin dramatique, Color Out Of Space fait partie de ces films qui marquent les spectateurs, qui le gardent en tête bien longtemps après le générique de fin... et c’est très bien ainsi !

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