Batman Forever
L’orientation prise par Joel Schumacher pour ce troisième épisode est à la fois un hommage à la série TV des années 60 et une concession aux exigences des producteurs. En effet , suite au très sombre Batman 2 : Le Défi, il s’agit de faire de Batman un spectacle plus familial... objectif parfaitement atteint par le réalisateur !
Alors qu’Harvey Dent alias Double-Face (oui, le même personnage que dans The Dark Knight) cherche à se venger de Batman, qu’il considère comme responsable de l’accident qui l’a défiguré, un nouvel ennemi de l’homme chauve-souris est sur le point de naitre : Edward Nygma, un scientifique un peu dérangé, invente un étrange appareil qui le rend capable d’absorber les souvenirs (et l’intelligence ?) de ses victimes.
Au moment où Bruce Wayne se pose de nombreuses questions et envisage de mettre un terme à sa carrière de justicier, il va rencontrer une superbe psychanalyste ainsi qu’un jeune acrobate, devenu orphelin à cause de Double-Face. Comme Bruce il y a de nombreuses années, il est obsédé par l’idée de vengeance et n’a qu’une idée en tête après avoir découvert la double identité du milliardaire : devenir son équipier.
Pour Bruce Wayne, il n’en est pas question. Mais aura-t-il le choix, face à la double menace d’Harvey Dent et de l’Homme-Mystère ? Et peut-il réellement laisser le jeune Dick Grayson livré à lui-même ?
Ce Batman Forever se situe très exactement entre les Batman de Tim Burton, sombres et gothiques et les Batman des années 60, aux couleurs flashy et aux personnages hauts en ... couleurs, eux aussi !
Mais à la différence de Batman & Robin, qui sombre dans la parodie (peut être invontaire, qui plus est ...), celui-ci reste un film d’action. Avec de l’humour, des scènes spectaculaires, des rebondissements, du suspense, une histoire d’amour .... mais un film d’action néanmoins "sérieux".
Val Kilmer, dont on pouvait attendre le pire avec son physique de jeune premier (on l’aurait a priori plutôt imaginé dans le rôle de Robin que dans celui de Batman, à l’époque), prend parfaitement la suite de Michael Keaton dans le rôle d’un Bruce Wayne taciturne, hanté par ses souvenirs. Le pire viendra donc plus tard, avec un certain George Clooney...
Mais ce "côté obscur" de Batman est plus que contrebalancé par les autres personnages du film, servis par un casting, comme toujours dans le saga, prestigieux. Robin, bien entendu, apporte une fraîcheur et une insolence particulièrement salutaires. Mais les deux "vilains" contribuent également à dynamiser le film et à dynamiter le sérieux de Batman ! Tommy Lee Jones est surprenant, à contre-emploi dans son rôle de double-face. Mais que que dire de Jim Carey en Homme-Mystère ? On savait déjà l’acteur capable des délires les plus fous ... mais il nous livre ici une composition digne de celle de Nicholson dans le rôle du Joker ! Sans oublier la touche de charme et de glamour amenée par Nicole Kidman, qui prend ici la suite de Kim Basinger et de Michele Pfeiffer.
Par ailleurs, Joel Schumacher fait évoluer l’univers visuel de Batman, avec davantage de couleurs, ce rappelle à la fois les comics d’origine ainsi que la série (et le film qui en avait été inspiré) des années 60. Clin d’oeil sympathique et habile : le costume d’acrobate de cirque des Grayson n’est autre, en effet, que le costume de Robin de cette époque !
Du coup, ce Batman Forever, débarrassé de la violence du premier Batman, de la folie un peu glauque du second... et sans le ridicule du quatrième, s’impose comme le plus divertissant ! Certes, Joel Schumacher ne fait que capitaliser sur le génie de Tim Burton, en se contentant d’apporter quelques évolutions, quelques touches personnelles... mais pour le spectateur amateur de super-héros, c’est un vrai bonheur de redécouvrir un Batman un peu moins névrosé et au mieux de sa forme !
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