Les Disparus (Aparecidos)
Melena et Pablo ne sont pas d’accord sur la décision à prendre concernant leur père, condamné et dans le coma. Melena n’a qu’une idée en tête : le débrancher. Mais Pablo qui, lui, ne l’a pas connu, veut retrouver la maison familiale, des souvenirs et en savoir plus son père. Lequel des deux a raison ? Melena, qui le connaît bien ? A moins qu’elle ne soit intéressée que par l’héritage ? Ou Pablo, prêt à laisser à son père le bénéfice du doute ? Tous deux prennent la vieille guimbarde le leur père et partent pour un voyage qui va leur réveler le terrible secret de leur famille ...
Tout commence avec un étrange journal trouvé dans la vieille voiture. Il y est question de meurtres, de tortures, d’expériences ... auxquels Melena et Pablo vont être confrontés, de nombreuses années plus tard. Ils vont vitre comprendre qu’ils assistent aux événements décrits dans le journal, des événements qui ont eu lieu une vingtaine d’années auparavant. Mais qui donc est le bourreau qui a écrit le journal. Ne serait-ce pas ... leur père ?
On a beaucoup parlé de l’Orphelinat, de L’Echine du Diable et du Labyrinthe de Pan... Curieusement, Les Disparus, sorti en "Direct To DVD", semble être passé à la trappe, alors qu’il est de la même veine. On y retrouve, transposés en Argentine sur fond de junte militaire, les mêmes thèmes, à savoir la dictature et la torture.
Certes, Les Disparus est un film plus simple, plus "premier degré". Mais il ne cède pas pour autant à la facilité et à la mode des Saw et autres Hostel. Les scènes de torture et d’horreur restent très sobres, et l’efficacité du film tient davantage à la lente montée en puissance du suspense et de l’intrigue qu’à des effets sanglants. Et aucune scène de torture n’est gratuite, l’intérêt du film étant ailleurs : qui sont donc ces fantômes que Melena et Pablo sont les seuls à voir ?
Même si le spectateur averti trouve assez facilement la réponse à cette question ... le film n’en est pas moins prenant, voire émouvant, notamment sur sa fin, assez étonnante. Après plus d’une heure de road movie évoquant par moments un certain Duel de Spielberg, le film se termine sur une note poignante, puis humoristique... et finalement assez poétique.
Personnellement, j’aime assez l’ironie du commentaire final de Pablo, très optimiste à sa sortie de l’hôpital, annonçant à sa soeur le 10 septembre 2001 avec un grand sourire que "à partir de demain, le monde va s’améliorer"... Une mention spéciale est d’ailleurs à accorder aux deux acteurs principaux, tout à fait crédibles et "justes" dans leur rapport frère-soeur et qui contribuent largement à donner au film une certaine vraisemblance, de même qu’à la bande son qui "colle" parfaitement aux différentes ambiances du film.
Sans effets tapageurs, sans surenchère dans l’horreur, Les Disparus nous embarque pour un voyage fascinant, aussi bien pour les décors superbes du sud de l’Argentine que pour la descente aux enfers de Melena et Pablo, ainsi que pour son scénario bien ficelé, qui pourrait en suprendre plus d’un...
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