Jessica Jones

Jessica Jones est une jeune femme dotée d’une force incryable. Elle a tenté de mener une carrière de super-héroïne mais y a renoncé après avoir rencontré Kilgrave, un homme qui possède un fort pouvoir de suggestion. Après avoir passé plusieurs mois sous son contrôle, Jessica renonce à jouer les super-héros. Traumatisée, elle sombre dans l’alcool et, pour subsister, ouvre une petite agence de détective. Contactée par la famille Shlottman, elle commence à enquêter sur la disparition de leur fille Hope. C’est ainsi qu’elle fait la connaissance d’un barman, un certain Luke Cage... et qu’elle va à nouveau croiser la route du redoutable Kilgrave. Mais même si elle est terrorisée à l’idée de devoir lui faire face, elle est bien décidée à ne pas retomber en son pouvoir...
On avait déjà eu avec Daredevil un aperçu de l’univers "Marvel pour adultes" imaginé par Netflix pour ses quatres séries (avec avec celles de Luke Cage et Iron Fist) devant aboutir à la mini-série consacrée à l’équipe des Defenders. Les premières aventures de l’avocat aveugle nous avaient plongé dans l’ambiance d’un quartier de Hell’s Kitchen ou règnait la corruption et la criminalité. Mais la série restait dans le schéma traditionnel des super-héros Marvel, avec des héros irréprochables et une fin heureuse. Avec Jessica Jones, Netflix a décidé d’aller plus loin et de nous offrir une série résolument pour adultes, avec de la violence et du sexe, une ambiance particulièrement glauque et une héroïne à la fois forte et fragile, parfois au bord de la rupture et qui n’hésite pas à franchir la ligne lorsqu’elle le juge nécessaire.
Dès le premier épisode, on est dans l’ambiance : Jessica vit dans un taudis crasseux, entourée de paumés (un drogué, un frère et sa soeur un peu bizarres), son agence de détective ne vaut guère mieux, avec sa porte d’entrée défoncée, elle boit du whisky à tout bout de champ et finit par coucher avec un barman qu’elle vient juste de rencontrer... Et ça, ce n’est qu’un début, car la série va rapidement dériver vers l’horreur avec l’apparition de Kilgrave, un personnage particulièrement cruel qui prend plaisir à utiliser ses pouvoirs pour forcer ses victimes à s’infliger les pires tourments, ou à se suicider de manière généralement horrible et spectaculaire !
D’épisode en épisode, la tension monte et la série devient véritablement passionnante, au fur et à mesure de ce qu’on découvre sur le passé de Jessica mais aussi sur celui de Kilgrave, grâce à un scénario solide (signé Melissa Rosenberg, qui a travaillé également sur Dexter ainsi que sur la saga Twilight) mais aussi grâce au talent des acteurs.
La pemière bonne idée, c’est d’avoir choisi David Tennant pour le rôle de Kilgrave ! Aussi à l’aise dans le registre antipathique que dans celui du Docteur Who qui l’a rendu célèbre, il apporte au personnage de Kilgrave un brin de flegme britannique, un brin de fantaisie (ou de folie) et de perversité qui en font un méchant comme on les aime, détestable, imprévisible et fascinant, un peu comme le Joker de Batman. Et chacune de ses apparitions constitue un véritable régal !
La deuxième bonne idée, c’est le choix de Krysten Ritter pour le rôle de Jessica. Plutôt abonnée aux comédies, romantiques ou potaches, l’actrice se révèle parfaite dans ce registre plus sombre et torturé, et tout à fait crédible en super-héroïne en dépit d’un physique plutôt fluet !
Et le reste du casting n’est pas mal non plus, avec Mike Colter (vu notamment dans Men In Black 3 et Halo : Nightfall) qui fait un excellent Luke Cage, Rachael Taylor (Man-Thing, Transformers) dans le rôle de la meilleure (et seule...) amie de Jessica, sans oublier Carrie-Anne Moss (l’inoubliable Trinity de Matrix), étonnante dans le rôle d’une impitoyable avocate lesbienne.
Il n’y a donc plus qu’à espérer qu’il y aura une saison 2, même si ce n’était pas prévu, tant la série est excellente ! Et on attend également avec impatience de découvrir la série consacrée à Luke Cage (dans laquelle Jessica fera peut être quelques apparitions ?), ainsi que celle dédiée à Iron Fist. Netflix, en tout cas, semble bien partie pour marquer l’histoire des séries avec ce projet unique en son genre à ce jour.