The Jane Doe Identity (The Autopsy Of Jane Doe)
Chez les Tilden, on est médecin légiste de père en fils... Tommy et Austin, son fils, travaiilent sur un cadavre lorsque la police leur amène le corps nu d’une femme retrouvée morte, à moitié enterrée dans le sous-sol d’une maison. Chargés de découvrir la cause de sa mort, ce qui permettrait peut-être de l’identifier, les Tilden commencent leur travail. Mais alors que le corps de l’inconnue semblait intact, son autopsie va peu à peu révéler détranges lésions sur ses organes internes, comme si elle avait été torturée de l’intérieur. Mais comment ces blessures ont-elles pu être infligées ?
On ne saura jamais quelle insondable bêtise aura conduit certains "décideurs" à changer le titre original, "The Autopsy Of Jane Doe" pour le transformer en "The Jane Doe Identity"... Si encore il s’était agi de le traduire en français, on aurait pu comprendre. Mais changer "autopsy" par "identity" n’ absolument aucun sens ! D’une part, une bonne partie du film est effectivement consacrée à l’autopsie du corps de l’inconnue. Et d’autre part, son identité n’est absolument pas le sujet du film !
Ce détail mis à part, The Autopsy Of Jane Doe est une bonne surprise. Partant d’un sujet rarement exploité (et jamais à ce point), le film surprend et tient le spectateur en haleine rien que par son scénario intelligent et peu prévisible. Toute la première partie du film, notamment, repose presque uniquement sur les dialogues entre les deux médecins légistes, qui vont de surprise en surprise au fur et à mesure de l’avancée de leur autopsie. Et même ensuite, lorsque le film bascule plus nettement vers le fantastique, le réalisateur fait très peu appel aux effets spéciaux. Et lorsque c’est le cas, cela reste très sobre, avec des scènes nettement moins sanglantes que ce qu’on est habitués à voir désormais dans des films de ce genre...
Décidément, André Ovredal ne fait rien comme les autres, comme il nous l’avait déjà montré dans son étonnant Troll Hunter. Même au niveau du casting, il est allé chercher deux acteurs plutôt atypiques, avec dans le rôle du fils Emile Hirsch, qu’on avait un peu perdu de vue depuis Speed Racer (dont il était le héros) et dans le rôle du père Brian Cox (qui fut, pour l’anecdote, le premier Hannibal Lecter, bien avant Antony Hopkins), qui est désormais un habitué des films de SF (Morgane, Pixels, The Anomaly, Her)...
Sans jamais céder à la facilité, sans faire appel aux ficelles utilisées par la plupart des réalisateurs dans ce genre de film, sans tomber dans le gore, Ovredal nous livre donc un film d’autant plus efficace qu’il reste, sur la forme, relativement réaliste. Le huis clos des deux légistes avec leur cadavre se révèle rapidement prenant, avec une tension qui ne cesse de monter sans jamais faiblir. Et même si la fin s’avère plutôt convenue (ouvrant grand la porte à une suite), cela n’enlève rien aux qualités du film qui apporte un peu de nouveauté là où la plupart des autres accumulent les clichés !
Ayons tout de même une pensée émue pour Olwen Kelly, très présente à l’écran (et généralement nue) dans ce qui doit être un des rôles les plus frustrants de l’histoire du cinéma, celui de Jane Doe (nom utilisé aux Etats Unis pour désigner le cadavre d’une femme dont l’identité est inconnue).