Lovecraft Country -- Votre note ?


Lovecraft Country

Misha Green
vendredi 17 septembre 2021
par Didier GIRAUD
popularité : 1%

Dans l’Amérique raciste des années 50, Atticus Freeman, soldat noir de retour de la guerre de Corée, tente de retrouver son père disparu. Avec l’aide son oncle George et de son amie Letitia, il se lance dans une quête qui les emmène sur des lieux évoqués par H.P. Lovecraft, un auteur dont ils sont fans. Leur première étape les amène à Ardham, qui serait selon eux la véritable Arkham, célèbre ville sortie de l’imagination de l’écrivain. Arrivés sur place, ils doivent faire face à un sheriff raciste et ses hommes, qui sont sur le point de les lyncher... jusqu’à ce que des monstres terrifiants les massacrent. Atticus, Letitia et George trouvent alors refuge dans un étrange manoir. Atticus va peu à peu découvrir qu’il est le descendant du dirigeant d’un secte pratiquant la magie / sorcellerie. Après avoir survécu à la destruction du manoir, Atticus se lance à la recherche de pages manquantes du Livre des Noms, qui comporte des sorts susceptibles particulièrement puissants...

Comme souvent aujourd’hui, et en particulier sur des chaines telles que HBO, la série bénéficie d’un budget très important, ce qui se voit immédiatement à l’écran. Reproduction impressionnante de l’Amérique des années 50, photographie particulièrement soignée, coproduite par J.J. Abrams, la série n’a rien à envier à d’autres productions du même genre. Et elle relève le défi, toujours aussi complexe, d’adapter un certain nombre d’éléments issus de l’univers torturé de H.P. Lovecraft sur un écran, qu’il soit petit ou grand.

L’avantage de la série est de pouvoir développer davantage un scénario et de pouvoir davantage travailler sur les personnages auxquels on est censés s’identifier et s’attacher. Et de ce point de vue là, la série fait de son mieux, en approfondissant peu à peu les relations entre les différents personnages, qui vont se complexifier d’épisode en épisode, allant même sur des terrains sur auxquels on ne s’attendait pas !

La surprise est en fait à la base de ce qui fait l’intérêt de cette série. Même celui qui connaît son Lovecraft sur le bout de doigts aura du mal à prévoir où va l’emmener le scénario inspiré du roman, tant les dix épisodes que compte la série s’avèrent différents les uns des autres !

Inspirée du roman Lovecraft Country de Matt Ruff, la série se déroule dans les années 50 et s’attache à une famille de noirs américains, victimes d’un racisme omniprésent dans quasiment chacun des épisodes, ce qui contribue à accentuer le côté glauque de l’ambiance, ce type de racisme apparaissant aujourd’hui comme presque impensable, alors qu’il était bien réel il y a seulement 70 ans aux Etats Unis. L’auteur du roman a-t-il voulu dénoncer une forme de racisme chez Lovecraft (qu’on retrouve dans bon nombre de ses textes, écrits il est vrai au début du siècle dernier) en situant situant son Lovecraft Country en pleine Amérique raciste ? C’est difficile à dire... mais il est clair que les aspects "raciaux", rendant le parcours des héros de la série encore plus difficile, en les opposant à des adversaires aux cheveux blonds et aux yeux bleus faisant partie d’un castre privilégiée de blancs, contribuent à l’intérêt de l’histoire.

Cette histoire, précisément rend hommage à Lovecraft en mélangeant habilement science-fiction, magie / sorcellerie et même voyage dans le temps. Ceux qui s’attendraient à ne voir que des monstres tentaculaires à la Cthulhu risque d’être surpris (même si on rencontre parfois !). Le livre des noms, que le personnage principal tente de trouver, est bien entendu une référence au fameux Necronomicon de Lovecraft. De même que la ville d’Ardham, référence avouée dès les premier épisode à la ville imaginaire d’Arkham (que Lovecraft avait dénommée ainsi bien avant que le nom soit repris pour baptiser une certain prison de Gotham)...

Visuellement, la reconstitution de l’Amérique des années 50 est absolument remarquable, avec une photographie et des lumières superbes et des effets spéciaux de haut niveau. HBO n’a pas communiqué sur le montant exact du budget de la série, mais a tout de même laissé entendre qu’il était équivalent à celui de Game Of Thrones... et cela se voit clairement à l’écran, comme cela se ressent au niveau du casting, constitué d’actrices et d’acteurs confirmés. On retrouve ainsi Jonathan Majors, vu récemment dans la série Loki dans le rôle de Kang le Conquérant (qui devrait être le nouveau Thanos de la deuxième saga, qu’ont devrait voir également dans le 3ème Ant-Man)... mais qui se fait un peu voler la vedette par Jurnee Smollett-Bell (Black Canary dans Birds Of Prey) dont l’énergie qu’elle met dans son personnage crève l’écran. Et ce n’est pas tout, avec Abbey Lee Kershaw (mannequin et actrice vue dans Mad Max Fury Road, Gods Of Egypt, The Neon Demon, La Tour Sombre et Old) dans le rôle de la redoutable Christina, avec aussi Jamie Cheung (vue notamment dans Dragonball Evolution, Sucker Punch, Sin City 2 et la série The Gifted, dans le personnage de Blink), sans parler de Courtney B. Vance (Destination Finale 5, Terminator Genisys, La Momie) et Michael K. Williams (RoboCop, American Nightmare 2, SOS Fantômes, La Route) !

Monstres, fantômes, sorciers, démons, machine à voyager dans le temps... Lovecraft Country nous emmène loin, parfois très loin dans le temps et l’espace, et souvent de manière très surprenante. Car à chaque fois qu’on commence à imaginer que la série part dans une certaine direction, elle prend un virage à 90 degrés pour partir dans une autre. Mais le fantastique et la SF ne sont pas le seul intérêt de cette série, qui aborde des thèmes tels que le racisme et l’homosexualité de manière parfois extrêmement originale et surprenante. Et si les monstres sortis de l’imaginations de Lovecraft peuvent être terrifiants, certains autres monstres, issus de l’Amérique des années 50, s’avèrent tout aussi effrayants, sinon plus...

En dépit d’un succès critique indéniable, HBO a annoncé ne pas renouveler Lovecraft Country pour une deuxième saison. Peut-être tout simplement par défaut d’un scénario à la hauteur, après avoir épuisé celui inspiré du roman de Matt Ruff, qui ne permettait guère d’envisager une suite. C’est peut-être mieux ainsi. Mieux vaut parfois rester sur une très bonne impression, plutôt que d’être déçu !

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